Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Mercredi 17 août 2005 à 12:53




Cà y est !
je sais quel jour le Loup Blanc m'ouvrira la poitrine
Pour remplacer les tuyaux et les soupapes qui vont mal.
Le 6 septembre, je rentre à l'hôpital,
Le 8, c'est l'opération.
Et pas de sortie avant 11 jours, au mieux
avec sans doute séjour forcé en maison de convalescence
ensuite.... Nouvelles froides...
comme cette lampe de bloc opératoire
en haut... J'essaie de ne pas trop y penser

Mercredi 17 août 2005 à 12:16



Photo de vacances...
Sur la digue du Trech,notre piste de départ pour le kayak,
notre plongeoir, notre spot de rendez-vous le soir,
Tout au bout de l'île, notre petite plage privée,
Loin des plages plus vastes et moins intimes.
Il est 18h30, la fin d'une belle journée.
L'heure où la mer se fait tiède...
Dernière baignade avant le diner...
Je veux plonger, et pourtant 5 fois je recule
Au dernier moment....J'ai peut-être plongé 100 fois
à cet endroit précis...mais, ce soir, j'ai peur.
Depuis quelque temps, j'ai froid dans l'eau...
Mais, j'en suis sûre, là n'est pas l'explication !
Dégoûté de m'attendre, mon petit cousin sort de l'eau,
retourne à son moulinet de pêche. "Fillette ! va" doit-il penser
Alors que je lui ai appris à nager ! Je régresse, c'est vrai,
çà ne peut pas être moi, cette photo d'une fille qui a peur !
Sur la terre ferme, le photographe s'impatiente :
mon plongeon, il le veut sur sa pastille numérique,
et 5 fois je l'ai déjà "feinté" ! La 6ème fois fut la bonne,
mais déjà je suis sous l'eau, et la photo d'en bas montre
que, ce soir-là, je n'ai réussi qu'un plongeon "cassé".
J'ai nagé un long moment, comme pour me racheter,
Me réconcilier avec la mer que j'avais snobbée.
Quelles peurs irrationnelles avait-elle éveillée en moi ?
L'Océan est profondeur de vie, mais aussi de mort.
Sa mouvance, sa puissance, ses courants,
qui nous emmènent si l'on ne sait ruser avec lui,
Image de la Vie qui vient et va, et ma petite vie,
dans ce grand courant, n'est que pitchenette !


Dimanche 14 août 2005 à 17:17


L'Océan est vivant, il palpite et ondule
On ne voit que sa peau, les vagues, l'écume,
les courants puissants qui creusent cette peau,
obligent les bateaux à circuler de côté, en crabes.


La nuit, dans le golfe d'Arradon, sous la pleine lune
qui gonfle les marées, la mer laisse deviner
la vie intense de ses profondeurs : la lumière
se réflétant, trahit en mille éclairs autant de drames.


Là dessous, le bar chasse, dans sa jungle d'eau,
petits maquereaux ou crevettes transparentes.
Poissons et crustacés s'activent, guettent leur pitance,
se cachent dans les algues, se camouflent dans le sable.


Au petit matin, hérons et aigrettes se disputent
la bonne place: immobiles sur leurs échasses
Ils observent ou, se dandinant sur leurs pattes,
Excitent le ver de sable, que leur long bec happe


La mer, image de notre monde, alterne vie et mort
Monde de prédateurs et de proies,
Chacun à tour de rôle avaleur ou avalé
Chacun son tour, chacun son heure


A la surface, flottent les prédateurs suprêmes,
Ils pêchent pour vivre, ou voguent pour le fun
Barques bleues des pêcheurs du Golfe,
Gracieux voiliers du plaisancier sportif.


...mais voici que sont apparus de nouveaux pirates frimeurs,
Gros hors-bords aux moteurs surpuissants
Capitaines fiers comme Artaban, casquettes à galons postiches
Et lunettes de soleil ! la mer est devenue leur autoroute.


Ils foncent, soulevant des vagues ravageuses,
méprisant petites voiliers et les barques du Golfe,
polluant de leur bruit et de leur échappement
Une beauté qu'ils ignorent, un équilibre séculaire.


Petits snobs vaniteux sur leur hideux fer à repasser
de plastique blanc qui fend les flots !  Triste !
Ces capitaines de pacotille sont le plus souvent des sexagénaires,
sans doute riches et rentiers : polluer la mer,leur dernier plaisir ?


L'homme souillera-t-il toujours cette nature qui l'a enfanté.
Enfant monstre d'une nature vierge, il semble né pour salir.
Atome, pétrole, insecticides, tout lui est bon, pour piller !
L'océan est puissant, mais déjà je ressens sa beauté fragile.


Dans le Golfe d'Arradon, le bar se fait rare,
Les courants s'enlisent, des algues étranges apparaissent
Les barques bleues des pêcheurs disparaissent.
Humanité, mesures-tu tes dégâts ?

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