Attention : cet article utilise la langue usuelle "parlée" au Québec.
M'a te dire une affaire sur ce blog, après avoir beaucoup tataouiné... Et je vais écrire en joual... Si çà te plait pas, tasse-toi de mon blog et ferme ta trappe (la ptite croix en haut à droite, tu vois ?).
J'ai 16 ans, je suis plus ti-cul, et même plutôt chicks, je crois, sans être agace-pissette. Mais je ne suis pas encore tombée en amour et j 'ai même pas de chum. Des fois, dans cette résidence pour étudiants, toute seule, je me pogne le cul !
Vendredi soir, Marie-Pier, mon amie de fille, m'a invitée à foirer en ville.
Marie-Pier, 2 ans de plus que moi, est canadienne, mais reste parfois en week-end parce qu'elle habite à 200 kms d'ici et doit prendre les gros chars pour rentrer chez elle. Elle est gentille et me fait découvrir la ville.
Astheur, fallait qu'on parte au plus sacrant, pour pas rater le bus. Ma copine traînait dans son bachelor ! Je lui criais à travers la porte :"Déguédine ! faut qu'on décrisse ! et oublie pas de prendre tes claques et un peu de bacon". Elle me répond "Péte pas ta crise ! Je veux pas sortir habillée comme la chienne à Jacques. T'as mis une froque toi ?" "Bin oui, y mouillasse dehors !".
J'ai entendu flusher dans les bécosses à travers la porte; Marie-Pier est enfin sortie. Super bien habillée ! j'aime trop son linge ! et comme elle n'est pas laitte, à côté d'elle, je me sens un peu cheap et plutôt attriquée ! Elle est si quioute ! En plus, elle sent bonne mais je connais pas son parfum !
En descendant vers le lobby, on est tombées sur Michaël, un étudiant comme nous, mais un peu Ginomacho et plutôt nono ! "Je suis en crisse chaque fois que je le vois" me dit Marie-Pier en douce, "il veut toujours frencher avec moi ! Mais l'odeur de sa bouche, c'est pire qu'un prout ! J'en ai plein le sac avec lui ! En plus, on dit qu'il est bras-cassé. Le pire : il croit que j'ai le kick pour lui ! Il est vraiment épais ! Clanche qu'on le claire ! On va pas se laisser niaiser par ce niochon !"
On lui a fait deux petits becs en passant et on a sacré le camp !
Dehors, il pleuvait à boire debout ! Mais on a eu la crotte au cul : le bus arrivait juste ! en traversant pour l'attraper, un Dix-Roues nous a tout éclaboussées ! Pas vraiment fun !....
Dans le bus, après avoir validé notre passe, on a placoté .
"Après les exams, me dit Marie-Pier, va falloir que je check mes claques pour trouver une job assez payante. J'en ai assez de placer des christ de boite de savons et des shampooings sur des tablettes de pharmacie. Vraiment un boulot tannant et trop toff ! et je sens que la patronne va me fourrer avec la paie ! Et pourtant appliquer pour un autre boulot, rien que d'y penser, j'ai les bleus ! et toi, comment çà va ?"
"Ben moi, trop jeune pour travailler dehors. Pour le moment, tous ceux de mon groupe, on freak toutes pour ces crisses d'exams. Mais, çà va mieux qu'au début: je commence à ketcher comment cette université fonctionne. Dommage qu'entre les filles, y ait beaucoup de parlailleries"
"Que veux-tu ? C'est comme ça partout ! tu trouveras toujours quelqu'un pour talkshitter ! Faut pas écouter ! "
Le bus est arrivé. En débarquant du bus, Marie-pier me dit : "J'ai assez faim !. Viens, on va aller dans un casse-croûte. Au resto, c'est trop dispendieux". Cà grafignait à la sandwicherie... On s'est mises à la file, mais, badluckées, on est tombées derrière deux taouins déjà chauds : ils puaient la broue et ont cherché à nous crouser.
"Viens, on déguédine d'icitte; ils m'étrivent trop ces robineux !"me dit Marie-Pier en fifre, "je connais un dépanneur pas loin !".
Il faisait bon dans la boutique du dépanneur, un pakistanais sympa : Marie-Pier a commandé pour nous une graisseuse , 2 chiens chauds, pi une bouteille de décapant.
"Cà fera 6 piasses !" nous dit le pakistanais. On a pu consommer sur place à une petite tablette. On est sorties bourrées .
Dehors, des chars roulaient full pine. Beaucoup de monde sur les trottoirs, à regarder les bébelles dans les vitrines de Noël.
"J'ai le goût de kékchose que tu connais pas en France : un popsicle aux bananes ! c'est bon en hostie ! Si on en trouve, on va se bourrer la face." Mais y avait trop de monde partout. Je devais me grappigner à MariePier pour pas la perdre dans la foule. Et voilà que çà se met à grenasser. On a fini par trouver une pâtisserie: mais pas de popsicle ! Alors on s'est payé chacune un Grand-père à l'érable, délicieux à croquer !
Après, on s'est promenées encore un petit moment. Il était trop tard pour aller aux vues ...
"On rentre, çà sert à rien de nigosser dehors au froid", me dit MariePier, "çà devient trop mouillardeux. Et à cette heure, dans les rues, y en a plein qui sont paquetés !"
"Tu as raison" je lui réponds, "en plus j'ai la guédille au nez depuis une heure et ma tuque toute trempée!"
"Check tes claques! le bus arrive ! ".
En rentrant à meinnuit, nous étions toutes les deux complètement poquées par ces 3 heures de marchage. "Rappelle-toi", me dit Marie-Pier, avant qu'on se sépare dans nos chambres, "demain matin à 9h on se met une brassée dans la laveuse. Oublie pas de mettre le cadran"
Rentrée dans ma chambre, j'ai enlevé mon linge et mes bobettes, enfilé ma combine et hop ! je me suis cantée sous la couverte