Fin de cette première semaine de stage dans une usine à fabriquer de l'eau potable.
Je trouve qu'au Québec, on sait initier des formations à débouchés utiles et assurés...
Voyez
ici le circuit de formation de la majorité de ceux(celles) au milieu desquels je suis mon stage.
En bas de page, vous pourrez constater que les salaires au Québec sont intéressants et les horaires comparables à ceux de France.
Je n'ai pas à faire ce qu'ils font, mais à étudier comment les processus se déroulent et l'ambiance du vécu de travail, les niveaux de formation, etc ...
Les filles ne sont pas très nombreuses, l'âge moyen de 35 ans, et je suis plutôt bien accueillie, étant pour presque tous une "jeunette". Ils sont même déçus quand je leur dis que je ne suis là, à bavarder avec eux que pour une semaine.
Car dès après-demain, et de nouveau pour toute une semaine, je vais "stagier" dans une nouvelle usine de traitement de l'eau : après l'usine la plus récente (1978), je vais "m'incruster" dans la plus ancienne (1918).
60 ans d'écart d'âge, au moins au niveau des "bâtisses". (photo dessous à comparer avec
celle du 9 Janvier)
Cette perspective de pouvoir comparer dans le temps aménagements et processus de traitement m'excite beaucoup.
D'autant qu'il s'agit de la 2ème usine de production d'eau en débit du Canada.
Ce qui importe, entre autres, c'est la capacité des réservoirs, pour répondre aux variations de la demande. L'usine que je quitte avait des réservoirs équivalent à 121 piscines olympiques (455.000 m3). Celle où je vais demain n'a en capacité interne que l'équivalent de 66 piscines olympiques, mais alimente l'équivalent de 160 piscines olympiques "cachées" dans des réservoirs sis en haut du Mont-Royal,le point culminant de la ville.
Dans cette usine se trouve le centre de contrôle des réservoirs et du réseau de distribution de toute la ville.
Bref, vous le voyez, je me prépare encore à errer entre énormes canalisations, bruits de pompes ou de vannes, écrans informatiques, avec mes bottes, en essayant de maintenir sec mon cahier de notes. C'est ça l'eau : il faut la capter, la filtrer, coaguler les matières organiques, ozoner, javelliser, décanter et pomper, pomper encore, pomper toujours pour la faire circuler à grands coups de pompes (!), surveiller les joints, nettoyer les filtres... tout cela pour que les habitants de l'agglomération puissent se laver, tirer leur chasse de WC, faire du café, de la soupe, leur lessive, laver leur bagnole, remplir leur piscine en été, que les pompiers puissent éteindre les incendies, etc... sans compter les industries, ces gourmandes d'eau. Et à la "sortie", cette eau est devenue "dégueulasse", la morve des égouts de la ville, et retourne, plus ou moins "décantée" avant rejet dans le fleuve St-Laurent.
Le cycle de l'eau, c'est aussi celui de la pollution, et donc de la disparition progressive des 350 à 700
bélugas ou baleines blanches qui survivraient encore dans le St-Laurent., protégés depuis 1988, mais espèce menacée par la pollution du fleuve (mercure, insecticides, etc...) et les rejets de pétroles des navires.