Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Samedi 31 mai 2008 à 20:48

Est-ce que mon hymen intact est un qualité essentielle de ma personnalité ?
Si oui, 2500 Euros, c'est pas si cher ! *

Vendredi 30 mai 2008 à 19:00

J'ai décidé de rester en Premium au moins pour les 3 mois qui viennent (avec une CB çà ne coûte que 3€, soit 5$, nettement moins cher que si on ne prend que pour 1 ou 2 mois)
J'ai en effet tenté de faire maigrir mon blog (article précédent)... mais c'est long, et je n'ai réussi à diminuer que de 5 mégaoctets (surtout en supprimant des images) sur les 25 Mo.
J'aurai plus le temps une fois rentrée en France, entre Juillet et Août, et surtout plus d'accessibilité au Web.
Autre chose m'a décidé, c'est ce que j'ai lu ici , à propos de l'avenir du site, écrit par notre webmaster Darkmoon en personne :
"Vendredi 16 Mai 2008: Pour faire rapide mais clair : le développement de la v3 a été quasiment interrompu depuis plusieurs mois, car je suis actuellement en Master 2, et ça me bouffe tout mon temps !
A partir de cet été, je m'investis à temps plein dans Cowblog, qui deviendra mon activité professionnelle principale, j'aurais donc tout le temps de finir le développement de la v3, qui sera bien évidemment riche en nouveautés puisqu'en plus de celles déjà évoquées depuis mars 2007 ici. Les idées n'ont pas cessé de me venir, résultat, encore du pain sur la planche, mais le plus gros est déjà fait, donc à partir de cet été, Cowblog va reprendre vie, vous offrir une nouvelle version pour la rentrée... et ensuite, on tâchera de continuer les nouveautés au fur et à mesure !
Merci à tous de votre patience, désolé pour ce délai de mise en place, croyez bien que si j'avais su que ça prendrait autant de temps, j'en aurais pas parlé si tôt ;)"
Il y avait dans ma tête, et celles, je pense, de nombre de Cowblogueurs "fidèles", l'idée "inavouable" que le site commençait à être délaissé par ses propres promoteurs, ces étudiants qui l'ont bénévolement créé...
Evidemment, cette "mauvaise pensée" ne pouvait vraiment se formuler : comment reprocher à des gens qui se sont dévoués pour réaliser une idée de la délaisser, alors qu'ils ont leurs études à terminer et leur vie professionnelle à préparer...
Alors, je dis "Merci Darkmoon" et "attendons la suite..."
Enfin, un autre "monsieur" que j'aime beaucoup m'a gentiment "rappelé à l'ordre" et me fait du chantage pour que je ne casse pas tout mon blog...
En "dégraissant" mon blog, j'ai dû lire, relire, élaguer des choses inutiles ou dépassées.
CONCLUSION :
je suis devenue trop SERIEUSE... et ce sont les sottises écrites sur mon blog qui me plaisent le plus...
D'où le titre de cet article..


Mercredi 28 mai 2008 à 19:33

Je vous annonce mon suicide à petit feu...
Lentement, par séries d'images, ou de textes, je dépiaute mon blog.
Les jolies filles au printemps utilisent crèmes amincissantes et régimes amaigrissants. Mon blog lui, souffre d'embonpoint (25 mégaoctets !). Il doit donc subir un régime amaigrissant. J'ai déjà supprimé toute la catégorie des "chaopots", rédigée dans ce moment de folie stressante qui précédait mon bac..., j'ai recopié d'autres choses... élagué des photos trop "lourdes". Je ne sais pas jusqu'où j'irais dans ce "dégraissage"

Ce qui me motive, en fait, c'est que je me demande si je vais renouveler mon PREMIUM, qui est un piège, dans la mesure où (beaucoup l'ont expérimenté !) un seul oubli de paiement mène à une amputation drastique du blog depuis le début.
et ce qui me démotive pour reprendre le PREMIUM, c'est le site de Cowblog, qui, lui, baisse, pour des raisons qui tiennent moins au site qu'à l'avancée vers l'âge adulte de beaucoup de ceux qui ont démarré ici il y a 4 ou 5 ans : examens, indépendance d'habitat, petits jobs "casse-croûtes", liaisons et déliaisons amoureuses, la vie de tous les jours (achats, lavage de linge, transports) à assurer, tout çà mêlé fait que beaucoup abandonnent leur blog, ou n'ont plus accès à Internet...
Je suis sur Cow depuis Juin 2005 (entre l'écrit et l'oral du bac de Français) et je m'aperçois que la plupart des amitiés créées alors, par coms, tags ou mails, se sont volatilisées.
A l'époque, nous étions fréquemment de 700 à 1050 présents ensemble sur le site, et Darkmoon, notre webmaster, avait peine à maintenir les serveurs saturés à niveau.
Actuellement, on dépasse rarement 700 blogueurs en ligne. Le plus souvent entre 500 et 600. Il est publié souvent moins de 500 articles par jour. La préparation des bacs, il est vrai, joue beaucoup dans cet "abandon"
Les nouveaux blogs sont souvent de qualité : beaucoup sont bien écrits et on perçoit de la graine d'auteurs. L'appareil numérique permet aussi de jolis photos, et il y a de plus en plus de dessinateurs.
Mais une qualité semble s'être un peu perdue : l'échange. Beaucoup écrivent un blog pour eux seuls, sans avoir, semble-t-il, l'idée d'aller sur les blogs des autres, donc de se faire connaître. Ils semblent persuadés que du moment qu'ils sont en ligne, leur blog aura une "aura" ou odeur qui attirerait vers eux tous les autres blogueurs., comme la fleur attire le papillon.
Or çà ne se passe pas comme çà : le site de Cow ne "vit" que grâce aux visites et contrevisites que se font les blogueurs entre eux, grâce aux coms et à l'appréciation réciproque qu'on sait se dire, ou les avis divergents qu'on admet d'échanger.Il faut  "prendre sur soi" pour aller sur le blog d'autrui et lui laisser un message. Et il faut savoir vaincre sa timidité, quand on créée un nouveau blog, pour se faire connaître... Sinon, Cowblog serait un superbe archipel d'isolats incapables de communiquer entre eux.
Quand on écrit un blog, on peut toujours prétendre que c'est un journal "intime" qu'on n'écrit que pour soi ! C'est vrai et faux à la fois : certains blogs "défouloirs" ne veulent certes pas être lus par des proches, famille, amis de lycée, anciens amoureux, etc... Ces blogs expriment souvent un échec récent ou une souffrance. Mais, quoi qu'il prétende, l'auteur est heureux de savoir qu'il est lu et entendu, encouragé ou consolé, par des "anonymes", blogueurs comme lui, et désintéressés, qui souvent deviendront de vrais amis.
Mais, pour celà,pour communiquer, je n'ai pas besoin du PREMIUM !
Je n'ai pas encore décidé : çà dépendra du temps (et de la connexion Internet, pas facile en coloc) dont je disposerai pour sauvegarder mes pages, car je tiens à certaines d'entre elles. Et je regrette que Cowblog ne fournisse plus la possibilité (présente il y a 2 ans) de sauvegarder son blog d'un coup.. J'ai encore 3 jours...

Lundi 26 mai 2008 à 18:53

Je suis ravie que le grand prix du film à Cannes ait été attribué à une classe de 4ème du collège d'un quartier populaire de Paris classé "ZEP" ! Voilà qui "redore" un peu le festival de Cannes à mes yeux ! Le coeur l'a emporté sur les réputations "bâties" par stars et producteurs connus. La spontanéité l'emporte sur la sophistication.
Le monde change décidément. De temps à autre, le public en a assez des fictions fabriquées par des acteurs ou auteurs professionnels, et cherche la vraie vie.
Ici, à Montréal, le grand prix des libraires 2008 (une sorte de prix Goncourt), ainsi que le  Blogu'Or 2008, ont été attribués à un blog, rédigé par un artisan taxi, et au livre publié à partir de ce blog.
"Un taxi la nuit" raconte depuis Janvier 2005 les aventures nocturnes d'un taxi accueillant ses clients, hommes et femmes, durant les nuits "chaudes" ou glacées de Montréal. Souvent, dans un taxi, on parle, on se confie. Un véritable regard sociologique et humaniste sur la ville, ses richesses et ses dérives. Et le blog fourmille de petits récits "nocturnes", pleins d'humour et de coeur.
En témoigne ce dernier "post" publié le 16 Mai, il y a 10 jours, sur ce qui préoccupe chacun dans le monde, et spécialement les chauffeurs de taxis, le prix du "gaz" (l'essence). L'auteur imagine un début télévisé où il serait invité. Lire ici 
Ce chauffeur de taxi est aussi photographe, et nous livre une superbe série de photos de Montréal la nuit, prises depuis son taxi, par toutes conditions de météo; diaporama ici
Sur le site de Cowblog, je connais au moins 2 blogs qui ont eux aussi abouti à publication (BD ou texte)

Samedi 24 mai 2008 à 19:23

Suite au tremblement de terre (60.000 victimes), l'Internet chinois publie des poèmes mis dans la bouche des parents ou enfants morts. Tel ce dialogue imaginaire entre une maman et son enfant mort.
Je le place ici  pour la "fête des Mères", en l'honneur de toutes les mères qui ont perdu leur enfant ...

"Mon petit, vite ! Serre fort la main de ta maman !
La route du paradis est trop sombre !
Maman a peur que tu te cognes la tête.
Vite ! Serre fort la main de ta maman !
Pour que ta maman puisse t'accompagner."


Maman ! J'ai peur !
La route du paradis est trop sombre ! Je ne vois pas ta main…
Depuis que les murs écroulés ont emporté la lumière du soleil,
Je ne peux plus voir ton regard plein de tendresse…

Mon petit, vas-y, pars !
Sur le chemin devant toi, plus de tristesse,
Plus de manuels scolaires interminables,
Plus les poings de papa…
Tu dois te souvenir de mon apparence et de celle de papa,
Pour que, dans une vie future, nous marchions encore ensemble !

Maman, ne t'inquiète pas !
La route vers le paradis est assez encombrée,
Il y a beaucoup de camarades d'école et d'amis.
Nous avons dit que nous ne pleurerions pas.
Là où il y aura une maman, ce sera notre maman à tous ;
Là où il y aura un enfant, ce sera l'enfant d'une maman.
Le jour où je ne suis plus là,
Donne ton amour à un autre enfant encore en vie !

Maman, ne pleure pas !
Tes larmes ne peuvent pas éclairer notre route.
Laisse-nous avancer par nous-mêmes ! Tout doucement…
Maman, je me souviendrai de ton apparence et de celle de papa
Je me souviendrai de ce que nous avons convenu,
Que, dans une vie future, nous marcherons encore ensemble."

Le fait que les écoles d'état du Sichuen, construites sans normes anti-sismiques, se soient écroulées en mille-feuilles, tuant des centaines d'enfants en pleine horaire matinal de classe a mis des milliers de familles, soumises à la règle de l'enfant unique, dans le désespoir.

Et pourtant, la vie d'un écolier ou lycéen chinois est une véritable course d'obstacles, sans rapport avec ce qui se passe en Europe ! Lire ici. Dessous, photo d'une classe chinoise (70 élèves) prise par un enseignant américain en visite en Chine (son blog accessible en cliquant sur la photo)

Vendredi 23 mai 2008 à 21:12

Les filles du Roy
Les Français arrivent au Canada entre 1600 et 1700, (de François 1er à Louis XIV) : ce  sont surtout des hommes, jeunes (13 à 25 ans), chasseurs ou pêcheurs. Ils arrivent en bateau par désir d'une vie meilleure, sur la base de contrats de courte durée ou en service militaire. Leur contrat achevé, beaucoup, au lieu de revenir en France, restent au Canada. Libres... mais célibataires ! Ils ont souvent survécu grâce à l'aide des "Amérindiens", appelés ici au Canada "premiers occupants", qui étaient sans doute plusieurs millions.
Certains de ces jeunes français se marièrent avec des Amérindiennes ou "Filles du pays", celles-ci souvent encore enfants...
D'autres, dans le grand Nord du Canada, chasseurs de fourrures, se marièrent avec des Inuits... mais ils furent peu nombreux.
Les nations Européennes visaient alors l'expansion hors d'Europe par la colonisation.Alors, Louis XIV, voulant peupler rapidement (compétition avec l'Angleterre) le Canada, nommée "Nouvelle-France", envoya des cargaisons de filles françaises dites "épouseuses" entre 14 et 25 ans d'âge, à seul fin d'épouser les français canadiens célibataires. On les appela les "Filles du Roi". Provenant le plus souvent d'orphelinats français tenues par des religieuses, elles furent environ 800 à venir fonder une famille et peupler le pays entre 1663 et 1673.
"Le roi défraie le coût de la traversée et dote les filles du roi de quelques biens essentiels. Leurs hardes se composent finalement de bien peu de choses : un petit coffre, appelé cassette, destiné à ranger des bijoux ou de l'argent et quelques vêtements dont une coiffe, un bonnet, une paire de bas, des gants et un mouchoir. On leur remettait aussi des accessoires pour la couture : des épingles, des aiguilles, du fil et des ciseaux. À ce petit bagage s'ajoutaient la somme de deux livres en argent pour la traversée et généralement une dot de cinquante livres pour leur établissement au sein de la colonie."
Elles eurent de nombreux enfants et fourniront à la "Nouvelle-France" bonne part de sa population d'origine française. Population trop peu nombreuse, toutefois, pour que le contingent d'immigrants français "tienne" le Canada !
On a prétendu de manière exagérée que ces Français dépassaient le million.
Benjamin Franklin écrivit alors : «Admettons que ce million double tous les vingt-cinq ans, dans un siècle, ce pays sera plus populeux que l'Angleterre, et la majorité des Anglais vivront de ce côté de l'Atlantique. La population française [...] incitera les Indiens à nous harceler sur nos frontières, en temps de paix ou de guerre [...] ils tueront et scalperont nos compatriotes et chasseront les colons; ils décourageront nos concitoyens de se marier et la population cessera d'augmenter; de sorte que (si je peux m'exprimer ainsi) ils tueront des milliers de nos enfants avant qu'ils naissent." Il s'agit de propagande à l'usage de l'Angleterre !
Franklin voulait que les Français disparaissent de la future Amérique anglaise : la guerre de 7 ans entre Angleterre et France, en 1756, fournira l'occasion d'éliminer les Français. Ce fut pour les Anglais la "guerre de la Conquête (1756-1760)", nommée aussi "French and Indian War". Guerre inégale où les Anglais pouvaient aligner 20.000 militaires contre 6.800 du côté Français (la France refusa d'aider les français du Canada). Vous pouvez lire l'histoire de cette guerre ici . Beaucoup de canadiens français seront alors rapatriés en France ou exilés... mais reviendront plus tard.
Tel le sujet d'une exposition  au Musée d'Art et d'Archéologie de Montréal ces jours-ci.
Si la France avait gagné cette guerre, l'Amérique d'aujourd'hui aurait un visage très différent. Faut-il le regretter ? Pas sûr ! le gouverneur Français de l'époque, de Vaudreuil, et le général Montcalm étaient déjà incapables de se mettre d'accord !...

Jeudi 22 mai 2008 à 22:03

Il faut que j'arrête de "survivre".... Il faut que je vive....
C'est ce que me dit mon "esprit"... mais le corps, lui, rechigne, pour le moins...

Mercredi 21 mai 2008 à 19:09

Les ravages de l'homme sur la nature ont parfois des origines historiques lointaines.
Un article du journal anglais "The Guardian", hier, vient d'en fournir l'illustration.
L'ile de Gough est une île volcanique déserte appartenant à l'Angleterre, à 3000 kms de la pointe de l'Amérique du Sud.
Ses 64 kilomètres² sont considérés comme la plus grande nurserie au monde pour les oiseaux de mer, et sert de dernier refuge à plus de 22 espèces d'oiseaux marins appartenant à la "Red list" (liste des espèces en danger d'extinction).
Les scientifiques britanniques viennent de s'apercevoir que des souris européennes, échappées de bateaux baleiniers ayant fait escale sur l'île au 19ème siècle, ont évolué en un siècle et sont devenues géantes (3 fois leur taille d'origine), sans doute les plus grosses souris du monde.
Mais surtout, leur régime alimentaire a changé : elles ne se contentent plus de manger des graines ou insectes, mais, devenues carnassières, mangent maintenant les poussins et les œufs des oiseaux, dont certains n'existent que sur cette île.
La population de souris "géantes" serait montée à 700.000 individus, et elles osent désormais tenir tête aux albatros et aux pétrels qui ne savent défendre leurs poussins.
De nuit, elles attaquent les nids par hordes, et dévorent vivants des poussins albatros qui pèsent déjà 10 kgs. Même "géante", chaque souris ne pèse pourtant que 35 grammes ! Elles menacent donc d'extinction certaines espèces rares.
L'Angleterre envisage d'envoyer des hélicoptères pour répandre sur l'île du poison pour éradiquer la population de souris.
Vous pouvez lire ici cet article du Guardian (en anglais)
j'en ai repris cette photo d'une souris "géante" devant un cadavre de poussin albatros

Mardi 20 mai 2008 à 19:41

La biodiversité a diminué de 33% en 35 ans, de 1970 à 2007, selon le WWF (=Fond Mondial de sauvegarde de la Nature)
Sur les 4000 espèces d'oiseaux, poissons, mammifères, reptiles et amphibiens, recensées,
29% des espèces d'eau douce
28% des espèces marines (Océans et mers salées)  (30% pour les espèces d'oiseaux marins)
25% des espèces terrestres...        sont disparues !
Autant d'espèces donc que ne verront jamais nos enfants ou petits-enfants, sauf en images !
Ils pourront le reprocher à notre génération, à celle de nos parents et grands-parents !
Nous, les hommes, faisons donc disparaître 1% des espèces animales par an.
Dans 100 ans, NOUS SERONS LES MAÎTRES ABSOLUS DE LA TERRE ! ...
car nous aurons fait disparaître toutes les espèces "sauvages..".
Selon James Leape, directeur général du WWF : "Personne ne peut échapper à l'impact de la perte de biodiversité parce qu'une réduction de la biodiversité mondiale se traduit par moins de nouveaux médicaments, une plus grande vulnérabilité aux catastrophes naturelles et des effets accrus du réchauffement climatique".
Qui d'entre vous verra encore cet été un triton ou une salamandre au fond d'une fontaine ?  Qui sera piqué par une abeille (elles meurent en masse !) ? Le requin sera un mauvais souvenir pour films d'horreur... Tous les poissons de la mer seront "d'élevage" : ils disparaissent et la pêche est en crise partout, pétrole cher ou pas ! L'ours polaire devrait disparaître vers 2050.... et qui pêche encore l'écrevisse dans les rivières ? On dit qu'en France il est désormais interdit de manger le poisson pêché dans le Rhône, des Alpes à la Méditerranée, et ici, au Canada, on s'inquiète pour le fleuve St-Laurent !
L'homme tue son environnement, et se tue donc lui-même !

La petite salamandre, bête qu'on ne trouve plus au fond de nos fontaines...

Lundi 19 mai 2008 à 19:38

Il est ennuyeux, si on achète un livre de 1400 pages, même en collection de poche à 10€, d'avoir à se demander au bout des 100 premières pages si on ne s'est pas trompée et pourquoi diable ce bouquin a été primé en 2006 par un Goncourt !

Ce livre est écrit par un "Américain" ... mais rédigé en Français, car l'auteur Jonathan Littell, de mère française et de père Juif Polonais, a passé son enfance et son bac en France. Il avoue lui-même avoir "vomi" ces 1400 pages en ...112 jours ! D'où sans doute l'aspect souvent "lourdingue" du style, en français correct, mais sans plus. Narration souvent plate. Nombreuses digressions. C'est l'horreur de l'époque, la crudité du récit qui maintiennent le lecteur en haleine.
L'auteur connaît la guerre, pour avoir beaucoup travaillé 7 ans dans des ONG sur des sites de guerre (sa biographie ici) . L'écriture du roman s'appuie sur une documentation fouillée des archives nazies et de la guerre 1940-45 en Europe.
Un roman, oui, narration fictive par un officier SS de la sinistre aventure où, jeune étudiant brillant, il est embringué par la folie d'Hitler, comme lieutenant des terribles unités de "nettoyage" (Einsatzgruppen ) qui "purifiaient" le terrain après le passage des unités allemandes, dans les pays d'Europe Centrale.
"Purifier" consistait, en un premier temps, à repérer tous les hôpitaux de malades mentaux, handicapés de toutes sortes, ou centres d'enfants "anormaux", à en extraire les "pensionnaires" et à les  faire s'allonger en "sardines" (pour économiser de la place) au fond d'une fosse creusée à l'avance, puis à la faire arroser à la mitraillette, l'officier commandant de l'opération étant ensuite chargé d'achever la tâche en descendant au fond de la fosse pour "terminer" ceux qui remuaient encore d'un coup de revolver dans la nuque.
Cette première "purification" se poursuit par le repérage de tous les Juifs, tsiganes, homosexuels, que l'on regroupe, enfants, femmes, vieillards, sous prétexte de les protéger de populations environnantes souvent hostiles, afin de les attirer dans un guet-apens : mitraillage collectif, toujours dans des fosses (les camps d'extermination n'existent pas lors de cette invasion de l'Europe Centrale sur la route de la Russie).
Le récit nous est asséné à la première personne par le Dr Aue, officier SS : un intellectuel doué, passionné de littérature et philosophie, entouré d'officiers eux aussi souvent brillants. Pour eux, ce génocide n'est pas raciste, mais "patriotique" : il s'agit d'empêcher "préventivement" toute action de sabotage des troupes allemandes par l'arrière. Et cela systématiquement : culture et intelligence conjuguées pour l'annihilation des populations "à risque", hommes femmes et enfants. Une opération de salubrité militaire, menée froidement, sans états d'âme ! L'officier SS, nouveau héros allemand, doit sacrifier tout scrupule personnel, toute sentimentalité, au profit de la grande œuvre du Führer !
On sort, après la première partie, écœurée d'une série de récits aussi froids qu'immondes. D'autant que ce fameux Dr Aue a des problèmes psychologiques : enfant renié par sa mère, lui et sa sœur jumelle, avec laquelle il a eu, adolescent, une liaison incestueuse; névrosé, il vit en homosexuel clandestin (sinon ce serait le tribunal militaire et l'exécution) et son récit est émaillé de cauchemars.
Les "Bienveillantes", titre du livre, ce sont les fameuses déesses malveillantes d'Euripide : elles mènent le Dr Aue à son destin tragique de rouage docile dans l'immense mécanique de la Shoah. On en aurait presque pitié de lui, et non des victimes dont il dirige l'abattage. Peut-on être responsable, donc coupable, quand on est simple rouage social ? question philosophique et morale qui hante ce livre...
Je n'ai lu que 700 pages sur 1390. Si vous aimez l'horreur, celle-ci date de moins de 75 ans et est palpitante.... jusqu'à écœurement du lecteur, devenu presque voyeur morbide. Dans les 700 pages suivantes, le Dr Aue monte en grade et est l'un des responsables de la "solution finale" (les camps d'extermination). Je ne sais quand je lirais cette 2ème moitié du livre : besoin de "laisser décanter" ... la lie !
Pour plus de détails (ce livre en fourmille) voir l'article de Wikipédia ici
Ce livre est un piège étouffant : avant de le débuter, sachez que vous risquez d'y choir !
citation, p. 96 :
"Si l'on m'avait donné un Teilkommando, aurais-je pu, moi aussi, comme Nagel ou Häfner, organiser des rafles, faire creuser des fosses, aligner des condamnés, et crier « Feu ! » ? Oui, sans doute. Depuis mon enfance, j'étais hanté par la passion de l'absolu et du dépassement des limites ; maintenant, cette passion m'avait mené au bord des fosses communes de l'Ukraine. Ma pensée, je l'avais toujours voulue radicale ; or l'État, la Nation avaient aussi choisi le radical et l'absolu ; comment donc, juste à ce moment-là, tourner le dos, dire non, et préférer en fin de compte le confort des lois bourgeoises, l'assurance médiocre du contrat social ? C'était évidemment impossible. Et si la radicalité, c'était la radicalité de l'abîme, et si l'absolu se révélait être le mauvais absolu, il fallait néanmoins, de cela au moins j'étais intimement persuadé, les suivre jusqu'au bout, les yeux grands ouverts."

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast