Et toujours le même argument ressassé depuis ce matin, et il y a 15 jours, pour l'accident précédent du Mexico-Paris :
"N'ayez pas peur, un accident d'avion STATISTIQUEMENT est bien plus rare qu'un accident d'auto...
et vous risquez bien plus à mettre les pieds dans une automobile que dans un avion..."
et vous risquez bien plus à mettre les pieds dans une automobile que dans un avion..."
Cet argument est évidemment vrai... mais il ne persuade personne !
Les morts comoriens et français de cette nuit avaient déjà sans doute pris l'automobile plus de 1000 fois, et en sont ressortis sans problèmes.L'avion d'hier, ils ne le prennent qu'une fois par an, et sûrement pas toutes les années. Certains retournaient pour la première fois aux Comores, depuis leur installation en France...
Un argument, c'est fait pour "persuader". Alors cet argument ne vaut rien.
La douleur, le deuil, çà ne se "raisonne" pas à coup de chiffres.Il n'y a que les voyagistes, les directeurs de compagnie d'aviation, les constructeurs d'avion et les assureurs qui croient "persuader" ainsi. Le "client", lui, parfois choyé, souvent assez malmené, n'est pas toujours très rassuré.
Les clients d'Air-France vers les Comores étaient "sous-traités" comme une sorte de bétail à une compagnie yéménite qui "achevait" le trajet qu'Air-France ne voulait assumer, car pas assez "rentable".
Je regarde toujours avec une grande attention quelle est la compagnie qui "assure" le transport, quand je prend un billet. Sur les sites de comparateurs de prix, il faut un peu chercher, mais on finit par trouver : et vous découvrez souvent que la compagnie à laquelle vous prenez le billet n'est pas celle qui vous transportera !
Avec mon père, il y a quelques années, j'ai voyagé du Cameroun au Gabon. A Libreville, nous avons changé d'avion pour aller à Mouila, au sud du Gabon : les pilotes russes de l'avion (un vieil avion israélien à hélices) étaient assis sur des sièges de 2 chevaux arrimés devant le tableau de bord, nous de même derrière, et un filet de cordage nous séparait de la "soute" à bagages entassés au fond de l'avion. A par les "trous d'air" très sensibles, ce voyage m'a bien plus amusée qu'un voyage en avion de ligne : on volait au dessous des nuages, et j'ai pu vraiment voir forêts et lacs du Gabon !
Arrivé à l'aérodrome de Mouïla, formé de quelques baraquements, les gens nous attendaient directement au bord de la piste. Pour décharger les bagages, une sorte de remorque à bras a été poussée sous la portière de soute de l'avion, et les "bagages" étaient directement lancés un mètre 50 en dessous sur le plateau de la remorque, les uns sur les autres. J'avais une valise en toile et je me suis précipitée pour tenter de la sauver. Pas de chances, au moment où je la tirais, un gros "colis" de viande rouge et saignante est tombée sur la remorque... et mon T-Shirt blanc s'est retrouvé "splashé" de rouge... Je me rappelle l'avoir ensuite laver moi-même à l'ONG dans un baquet d'eau où flottaient les larves de moustiques...
Pourtant, c'était toujours le billet d'Air-France ! J'avais 14 ans, et mon premier voyage en avion !
L'image au-dessus, je l'ai prise sur le site de formation des hôtesses de l'air-stewards de Lyon...
En cliquant dessus, vous pouvez découvrir ce métier (à mener avant d'être mère de famille !).
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