Résumé des contes précédents.
(catégorie : contes philosophiques):
Après avoir parcouru le ciel, et y avoir rencontré de savants
philosophes
Y avoir vécu des amours étranges, Petite Chèvre est retombée sur terre…
et la voici même maintenant sous terre… dans la Caverne de
Platon !
5ème conte philosophique : Ombres chinoises dans la caverne de Platon !
Au fond de
la caverne, un étrange cinéma : des ombres
chinoises piaillaient,
et dansaient, sur une sorte d’écran blanc. Je me suis approchée curieuse :
Au fond
d’une fosse,
entassées en masse gesticulante, toutes les créatures
Qu’une Terre peut porter : bêtes, du cheval au furet en passant par
l’éléphant,
Des êtres humains (j’ai même vu des copines de lycée de l’an passé !)
Des plantes de toutes tailles, du Baobab à
la myrtille rampante…
et derrière elle un grand Feu qui les éclairait et projetait leurs ombres
étranges silhouettes immenses et macabres, dansant à chaque éclat de flamme…
Soudain derrière moi, quelqu’un grommela : « Chevrette, que
fais-tu là ? »
Je me retournai apeurée : derrière moi, je vois un fantôme !
Un corps de squelette, surmontée d’une grosse tête, assis à une
« table »
Entrain d’écrire : je lus les titres de certains de ses livres, déjà
anciens
Qui
traînaient au bas de la table : le Banquet, la République, l’Apologie de Socrate…
Pas de doute : c’est PLATON en
personne !
Platon a un gros pif ! La preuve :
« Pourquoi viens-tu me troubler, quand je compose mon œuvre
posthume? »
Penaude, devant un si grand homme, je répondis : « C’est l’orage
qui m’a poussée ici ! Il y a du feu pour se chauffer et je suis à l’abri de l’averse ! »
« ILLUSIONS ! » , cria Platon, «TOUT CELA EST
OMBRES ET ILLUSIONS !
comme tout ce que tu vois au fond de cette caverne »
J’osai répondre : « Pourtant, je vous assure que je suis toute
mouillée ! »
Platon eut un gros rire, tous les os de son squelette s’entrechoquèrent
En un
vacarme infernal : « Tu sècheras, et ne te souviendras même plus
Que tu as
été mouillée ! Tête de Linotte, petite chevrette qui te croit belle,
Alors que tu n’es que jeune et
étourdie : dans quelques années,
Tu seras
une vieille bique teigneuse et puante… Je ris de vos illusions,
Oh vous les
jeunes ! Moi, vieux squelette philosophe qui vous voit
Vous
teindre lèvres et ongles, vous orner avec des atébas, des piercings !
Tous, nous
ne sommes qu’ombres changeantes
Que manie le grand Magicien Chinois… Le Monde, un théâtre
d’Ombres ! »
Toute effrayée, je me voyais déjà en vieille
bique et me mis à pleurer…
« Je vais repartir, Monsieur, je vous ai sûrement dérangé ! »
Platon se radoucit : « Non, petite chèvre, pas tout de
suite !
Vois-tu, la vraie philosophie ne s’enseigne pas en doctes cours ni en livres.
C’est en dialoguant, comme nous faisons tous 2, toi et moi maintenant
Que tu
apprendras à philosopher… C’est ce que Socrate m’a enseigné
Avant qu’ils ne le condamnent à un affreux suicide !
J’ai lu ton blog : tu veux faire de la philosophie en racontant des contes
et tu as raison : moi aussi, à la fin de ma vie, j’ai écrit en mythes,
A travers les images de mythes, on atteint bien
mieux la Vérité
Qu’à travers des manuels ennuyeux et illisibles au langage obscur !
A présent, le soleil est revenu, retourne en ta prairie,
mais reviens me voir, j’adorerai continuer ce dialogue avec toi…. »
Très impressionnée, je quittai Platon et sortis de la caverne.
Devant moi, la prairie fleurie et le soleil qui brillait…
et, derrière moi, mon OMBRE qui me poursuivait !