C'est tellement plus simple de les amputer. C'est propre, définitif…”
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Ils sont désormais des milliers, les haïtiens, à avoir été amputé de quelque chose : bras, jambe, doigt...
Même si les promesses virtuelles de dons aux sommes mirobolantes sont tenues (on a quelque raison de s'inquiéter... 10 ans pour reconstruire la capitale... on ne sait même pas où !), il restera une foule immense de boiteux, de manchots...
L'Amérique, celle du Nord, USA et Canada, a été généreuse, immensément. ...et l'Amérique du Sud aussi, avec ses milliers de travailleurs ou soldats humanitaires.
Les Français, et d'autres Européens, à des milliers de kms, ont fait souvent l'impossible, mais évidemment, devant le déferlement américain si proche, c'était une goutte d'eau.
Ce mouvement d'enthousiasme subit maintenant un reflux : déjà les hôpitaux de Californie, l'État américain le plus proche de Haïti, a refusé hier de recevoir davantage de blessés haïtiens.
Aux Usa, on est habitué à ces dichotomies monstrueuses : le monde est bon ou mauvais. Il faut éradiquer le mauvais... quitte à amputer.
Choisir le moindre mal par éradication du mal. Toute la philosophie de la bombe atomique "préventive" du pire.
Obama ne semble pas partager cette philosophie du tout bon ou tout mauvais, qui mena Bush à ses guerres. Il semble infiniment plus fin d'esprit, et nuancé. Il représente une part importante de la nouvelle "philosophie de la vie" américaine... mais sera-t-il suivi ?
Sauver des vies menacées par la gangrène d'un membre, par amputation, geste facile pour un chirurgien. Surtout s'il ne s'agit pas de vies américaines (avec toutes les menaces de procès en cas de mauvaise décision), mais un peuple pauvre et assommé par le malheur.
Quel sentiment superbe ce doit être que de se sentir si utile, si sauveur...
Au peuple haïtien, s'il relève la tête, restera la gestion sociale et sanitaire, toute leur vie durant,
de ces milliers d'invalides.