Sur son blog, on lit : «Transforme ce maudit monde en cimetière. Écrase tout ceux qui te barrent le chemin. Laisse un fleuve de sang dans ton sillage. Traverse cette rivière avec fierté. Tu es le héros, le vrai héros. N'aimes-tu pas les tombes fraîchement creusées. Moi oui. Humeur : Heil, heil, heil (le salut hitllérien)».... et dans un autre article : "«J'adore les fusils. Vraiment. C'est ce qui nous rend tous égaux, vous n'êtes pas d'accord ? HAHAHAHA». A part çà, famille gentille et calme et jeune homme à la scolarité sans problème ...
Le Dawson college est en plein coeur de Montréal, 7.000 étudiants, de 17 ans et plus, se préparant au CEGEP avant l'Université ou se spécialisant dans ce que nous appellerions en France des BTS. Le meilleur collège anglophone du Québec.
Gill (le prénom du tueur) s'est rendu avant-hier Mercredi 13 à midi devant ce collège, en voiture, a extrait posément 3 armes du coffre de sa voiture, et est entré dans le Dawson College, tirant, au hasard, sur 2 étudiants en entrant. Dans le hall d'entrée, il a vu Anastasia De Sousa, une jeune fille belle et rayonnante. Il a tiré sur elle une première fois. Elle s'est affaissée sur le sol, mais elle vivait encore. Gill a de nouveau braqué son arme sur elle et tiré encore huit fois. 1 étudiante tuée, 19 autres blessés par les balles, dont 2, blessés à la tête, encore entre vie et mort... Lui même, refusant de se rendre à la police et continuant à tirer, a été blessé au bras par un policier. Il se serait alors donné la mort se tirant une balle dans la bouche. Croyant avoir affaire à plusieurs tueurs, la police a dû faire évacuer le quartier.
Je disais Mardi dans mon dernier article que le Canada n'est pas une terre de rêves. Je ne pensais pas que le lendemain cet événement me donnerait si vite raison. Les canadiens ont tous cru Mercredi dernier au retour du scénario du 6 Décembre 1989 : un jeune homme, Marc Lépine, entra l'École Polytechnique de Montréal, pénétra dans un local où était donné un cours de génie civil, sépara les garçons des filles sous la menace d'un fusil, se mit à crier à quel point il haïssait les féministes et commença à tirer sur les filles. Il tua quatorze femmes – treize étudiantes et une secrétaire – avant de se suicider. Il était déçu que des filles aient été admises en Polytechnique, alors qu'il avait raté le concours d'entrée. Ce massacre a choqué alors la population Canadienne.
De tels événements sont injustes pour le Québec, qui est une terre accueillante, spécialement pour les étudiants de tous les pays du monde. Je suis frappée par la variété des visages et des langues.
Mais il est un malaise caché, mal déterminé : la jeunesse québécoise est l'une de celles qui se suicide le plus au monde. 30 jeunes hommes par an pour 100.000 habitants (le taux en France est de 19 pour 100.000 habitants). Et, parmi eux,les jeunes Inuits, mentionnés dans l'article précédent, se suicident 3 fois plus que le reste des jeunes Canadiens... La drogue serait une explication, parmi d'autres...
Petit ajout : je ne crois pas que le fait d'appartenir à tel style Goth ou Metal, ni de jouer à des jeux vidéo, suffise à explique la dérive macabre du jeune tueur Gill. Tous les boutons de moustique ne donnent pas le Chikungunia ! Un article d'un quotidien de Montréal donne une autre explication, basée sur la solitude de la famille de ce jeune. ICI
Je m'excuse de n'avoir pas été très "rose" pour cette 4ème lettre du Canada....