Suffit
les engueulades, faut que je me discipline !
Je suis surveillée, épiée de tous les côtés,
par tous les orifices de mon immeuble !
Le toubib de la famille, l’autre jour, qui me suit depuis le début,
Furax : « Jamais l’hôpital
n’aurait dû te lâcher !
A force de vouloir faire des économies, ils deviennent fous à la Sécu ! »
(Moi qui en avait marre de faire des marches forcées dans les
couloirs de l’hosto !)
Le pharmacien : « Déjà dehors !
félicitations, mademoiselle, mais pas très normal çà ! »
Le Labo, où je dois faire la prise de sang 2 fois la semaine, à 500 m.
d’ici :
« Hier, le
Previscan, vous avez pris ¾ de pilule ou ½ pilule ?» :
tête de chevrette ignare !
Et ma voisine qui m’a vu sortir Jeudi avec le vélo, histoire pour moi
d’essayer
Si je pouvais pédaler , la poitrine « raide » : la chasse de mes parents le soir !
Et sa fille, mon âge, en term comme moi, qui s’y met aussi :
« Qu’est-ce que tu fais encore dehors Maud ? »
A l’hosto, y avait une surveillante de service qui me
faisait la chasse…
Ici, chez moi, j’en ai bientôt 10 !
Le pire, c’est qu’ils ont tous raison !
J’ai diminué les comprimés d’AntiAlvic,
Parce qu’à dose trop forte, ils m’empêchent de « sentir » la douleur,
Ils éteignent ma vigilance, me trompent sur la cicatrisation…
Et vite sans eux j’ai senti en effet que le cœur, et la poitrine,
Disséqués par le scalpel, font encore mal…
D’ailleurs sang et lymphe sur ma grande cicatrice, en bas…
Faut que je change le pansement chaque jour
Pas sortie dehors depuis 3 jours, pck gros coup de fatigue, dû à mes
imprudences…
J’ai voulu jouer le grand air de Lazare Ressuscité… et suis flapie !
Pas le moment de bousiller le travail de Grand Loup Blanc et de ses acolytes…
Je m’en voudrais trop, moi qui leur dois trop…
Dont ce plaisir infini et reposant, malgré le « boucan »,
De me coucher et d’entendre immédiatement, la tête sur l’oreiller,
Ce bruit puissant et rassurant de piston, dans ma poitrine, qui bat
Comme un métronome…. Si rassurant qu’il m’aide à présent à m’endormir…
Comme une berceuse !
Oser
faire du vélo à J+13, 13 jours après t’être faite ouvrir la poitrine,
Maud, tu déconnes !
arrête ton char ! ton boulot, c’est ta convalescence
Et c’est un boulot sérieux !
repose toi, et aprés, tu profiteras de la vie sans te soucier de tout ca (ou en tout cas, moin que tu n'as à t'en soucier auj)