Je me lève comme les poules !
J'aime bien laisser les volets entrouverts dans la fenêtre de ma chambre et que les rais de lumière me réveillent...Pas de coq dans les environs, mais beaucoup d'oiseaux. Eux (et pas seulement les poules !) pépient au premier rayon de soleil.
5h21 ce matin (ici pour Montréal)... mais pas de soleil, temps clair légèrement couvert... et il va pleuvoir toute la journée.
Les inondations et crues continuent, et le Saint-Laurent se gonfle...
Le matin, je trouve qu'on travaille bien. Le soir, après les médicaments, je suis HS pour toute la nuit !
Alors,le matin, avant de partir, j'essaie de "voler" un petit temps de lecture;
En ce moment, j'ai envie de lire du français (au travail, c'est surtout "english" !).
J'ai emprunté à la BU un roman de Catherine Hermary-Vieille, les Années Trianon, vie de Marie Antoinette à Versailles entre 1774 et 1792
Cela débute au mariage de Marie-Antoinette ("importée" d'Autriche) avec le Dauphin, futur Louis 16....
et donc à la "nuit conjugale", qui a suivi les fastes du mariage.
Je ne résiste pas au plaisir de vous recopier ici la description de cette "première nuit" de deux enfants mariés malgré eux pour les intérêts politiques de France et Autriche.
Elle a 14 ans, et lui a 15 ans; ce 1er chapitre s'intitule: 2 enfants vierges
"A son côté, dans le lit conjugal dont les rideaux venaient d'être tirés, pétrifié par la timidité, le dauphin ne savait que faire, que dire. Deux enfants vierges affolés qui ne pouvaient ni se parler, ni se rejoindre, ni tomber dans le sommeil en dépit de leur fatigue. La dauphine pensait à sa famille, peut-être à ses lits de jeune fille à Vienne ou Schönbrunn.. Durant l'interminable banquet, elle avait gardé un regard un peu perdu, un peu triste.
La nuit n'en finissait pas. Comme s'il voulait s'évaporer, disparaître, Louis-Auguste ne faisait aucun bruit. Il n'ignorait pas que le lendemain les draps seraient scrutés et qu'il serait la risée de la Cour. Il pleuvait toujours. Pleurant de tristesse, la dauphine écoutait les gouttes qui martelaient les vitres.
Soudain, elle avait entendu un léger ronflement et tourné la tête. Louis s'était endormi. Un instant plus tôt, elle avait songé à sonner une femme de chambre pour demander un verre d'eau sucrée. Pour ne point le réveiller, il fallait renoncer.
Se recroqueviller, oublier l'instant présent, penser aux fêtes des jours à venir,au bal paré, au feu d'artifice, aux concerts, aux robes plus sompteuses les unes que les autres..., aux cascades, aux jeux des eaux dans les bassins du parc.
Louis-Auguste n'allait pas lui faire de mal : il avait l'air doux et timide. Ils deviendraient des amis..."
(Les années Trianon, p.12&13, Albin Michel 2009)
Cà commence bien, je continuerai !Et, en prime pour cet article, un superbe "chardonneret jaune", photo d'hier... Vous voyez, le printemps avance !
Le livre a l'air sympa. "Il deviendraient des amis" : c'est finalement le devenir de beaucoup de couples, dont certains ont probablement vécu des nuits de noces plus torrides que ça.