Dire que j'avais promis, Samedi dernier, que la chèvre de mes contes allait rencontrer un vieux sanglier puant et sale, un vrai paillasson boueux ambulant issu de la garrigue provençale...
Mais voilà, ce conte, il tourne dans ma tête depuis un moment, et il ne veut pas en sortir, les mots ne veulent pas glisser au bout de mes doigts , s'égrener sur le clavier ni s'inscrire sur l'écran...
Pas ma faute ! ce sanglier, c'est un taciturne, il grogne mais ne me parle pas... Que peut dire un gros bouseux à une jolie chevrette jeune et inexpérimentée, hein, dites-moi ! Moi, je lui sussure des tas de jolies choses, mais lui, vieux grincheux, se tait !
Je n'abandonne pas la partie, non, tout nauséabond que soit le vieil escogriffe. Je suis sûr que sa caboche recèle quelques sagesses, qu'il me distillera à grands coups de "groingnements". Mais voudra-t-il parler ? Il est têtu ! Je le vois bien quand il cherche sous terre ce qu'il y flaire, une grosse larve blanchâtre qu'il croque avec délices, ou un délicieux champignon hallucinogène souterrain : car il se drogue, ce diable ! Je l'ai assez observé pour en être désormais assurée. Et alors il délire et se lâche.
Mais ce sont alors borborygmes si obscènes qu'ils ne peuvent fournir matière à conte : un conte, destiné aussi aux enfants, ne peut être que seyant et de langue belle.
Pas ma faute ! ce sanglier, c'est un taciturne, il grogne mais ne me parle pas... Que peut dire un gros bouseux à une jolie chevrette jeune et inexpérimentée, hein, dites-moi ! Moi, je lui sussure des tas de jolies choses, mais lui, vieux grincheux, se tait !
Je n'abandonne pas la partie, non, tout nauséabond que soit le vieil escogriffe. Je suis sûr que sa caboche recèle quelques sagesses, qu'il me distillera à grands coups de "groingnements". Mais voudra-t-il parler ? Il est têtu ! Je le vois bien quand il cherche sous terre ce qu'il y flaire, une grosse larve blanchâtre qu'il croque avec délices, ou un délicieux champignon hallucinogène souterrain : car il se drogue, ce diable ! Je l'ai assez observé pour en être désormais assurée. Et alors il délire et se lâche.
Mais ce sont alors borborygmes si obscènes qu'ils ne peuvent fournir matière à conte : un conte, destiné aussi aux enfants, ne peut être que seyant et de langue belle.
Pourtant, il faut se presser : des braconniers traînent dans le coin, des chiens aboient, et le vieux solitaire est menacé ! Une balle perdue est si vite arrivée, quelle que soit l'épaisseur de la couenne du malheureux destinataire : j'ai très peur pour mon sanglier... et de le voir mort et dépecé avant que je n'ai pu l'amadouer.
Et puis, ce printemps est encore pourri, je ne sais plus comment m'habiller, j'ai presque frisquet, ici immobile sur ma chaise de dactylo, devant mon écran, et je ne vous vomis ici tout ce fratras de lettres que pour me dégourdir les doigts.
Et puis, ce printemps est encore pourri, je ne sais plus comment m'habiller, j'ai presque frisquet, ici immobile sur ma chaise de dactylo, devant mon écran, et je ne vous vomis ici tout ce fratras de lettres que pour me dégourdir les doigts.
Au fait, comment faites-vous pour vous habiller par ce temps d'entre deux saisons ?
Donc, à demain peut-être, ce conte, si, le sanglier de mes rêves daigne, cette nuit, me parler ...
Donc, à demain peut-être, ce conte, si, le sanglier de mes rêves daigne, cette nuit, me parler ...