"Bond de 70 % des ados travailleurs !"
"Faire un devoir de math, entre deux clients. Réviser son examen de français en vitesse, avant de partir pour le boulot. La conciliation école-travail est le lot d'un nombre grandissant d'ados. Depuis près de 10 ans, le nombre d'élèves de 15 à 17 ans qui conjugent études et emploi a fait un bond de 70 % au Québec. Selon Statistique Canada, près de 40.000 élèves âgés entre 15 et 17 ans travaillaient en 1997-1998. L'an dernier, ils étaient plutôt 67 000, soit 1 élève sur 4. Augmentation identique chez les élèves de 15, 16 ou 17 ans. 40% des étudiants de 17 ans travaillent en plus de leur scolarité. Aucune donnée disponible toutefois pour le nombre d'heures travaillées et les jeunes de 14 ans et moins."Article paru avant-hier ici dans un quotidien québécois. Il ferait scandale en France, où le travail des "enfants" ou ado de moins de 16 ans est mal vu et presque légalement impossible.
Pour comprendre la législation sur l'âge minimum d'entrée au travail au Canada, se souvenir que le Canada est une fédération de provinces et de territoires ayant chacun leur législation propre. La plupart de ces législations n'interdisent jamais le travail des enfants de moins de 14 ans, mais se contentent de la "limiter", et d'interdire les lieux où il risque d'y avoir des accidents physiques, où on sert de l'alcool et où il y a des "spectacles" "sex". Et ce travail des enfants ou adolescents est toléré à peu près partout, pourvu que ce soit hors des périodes scolaires d'obligation scolaire jusqu'à 16 ans. Par exemple, au Québec, la "Loi sur les normes du travail" dit simplement, pour les enfants de moins de 14 ans : "Ne peut pas travailler sans consentement écrit du détenteur de l'autorité parentale ou du tuteur. L'employeur doit garder une preuve de consentement dans ses dossiers d'emploi."... Donc, s'il y a consentement écrit, l'enfant de moins de 14 ans peut travailler, en dehors des heures d'obligation scolaire !
Les excès semblent exister, non au Québec, mais en Colombie Britannique, à l'Ouest du Canada (côte Pacifique) où une enquête prouve que des enfants entre 12 et 14 ans travaillent "hors la loi" (détails ici )
En tant qu'étudiante non canadienne, je peux moi-même travailler sur le campus de mon Université (et donc gagner de l'argent) sans permis de travail. Après 6 mois de présence, et l'obtention d'un premier diplôme de fin de semestre, je pourrais travailler hors-campus 20 h. par semaine en période de cours, et même à plein-temps en période de vacances... à condition de demander un "permis de travail" (coût : 150$ canadiens, soit 105€)...
et je sais qu'on demande beaucoup de cours privés de français, soit particuliers soit direction de groupes de "conversation française"... Et le "salaire" me direz-vous ? (hem... comme vous avez raison !). C'est au minimum 7 $Ca de l'heure (5 €), peu, mais ce n'est qu'un minimum... Et au moins j'aurais de l'argent "cash" sans être obligée de passer par le distributeur de billets (qui vous pique ici 3 $ chaque fois que vous lui mendiez un peu d'argent avec une carte Visa ).
Ceci dit, n'en concluez pas que le Canada est un pays "béni" pour le travail : vous êtes "congédié" aussi vite qu'embauché ... et, en 2002, seulement 38% des personnes qui se sont retrouvées sans emploi ont eu accès à une assurance-chômage !
et, sur ce, je vais aller "grignoter" quelque chose, parce que c'est la pause de midi et que j'ai faim, là !