Mamans, léchouillez vos bébés... vous en ferez des prix Nobel !
Un neurologue de mon université mène des recherches intéressantes (ici) sur le développement des jeunes mammifères (un bébé humain EST un jeune mammifère !)Le prof en question a dans son labo, comme dans beaucoup de labos du monde, des souris ou rats blancs. Surtout des femelles (quelques bons gros rats polygames ou des paillettes congelées de spermato de rats suffisent pour les féconder... le mâle n'est qu'un accessoire, hein !)
Parmi ces femelles, il y a des bonnes et des mauvaises mères :
la bonne mère rate passe son temps à léchouiller le corps de leurs bébés (des larves roses très laides de 2cms !).
Ce léchouillage incessant sert à la fois de toilettage, de massage, de soin de beauté, de papier-Q (parce que la maman vient retirer aussi la petite crotte qui peine à sortir), mais surtout de signe d'affection.
On devrait ériger dans les rues de nos villes des statues en marbre à ces mamans rates, à qui la recherche médicale doit tant !la mauvaise mère ne fait rien de tout celà ! elle supporte à peine ces petits ratons affamés qui se disputent ses pis, ne les léchouille que rarement : pire, parfois elle les croque allègrement, les utilisant comme compléments alimentaires pour se requinquer en sortie de grossesse !
(et là, anecdote cruelle de mon enfance : j'avais capturé une petite souris grise à 10 ans, et, toute emplie d'affection pour elle, l'avais enfermée, à l'insu de toute ma famille, dans un "grand" pot de confiture, avec des détritus de papier et des petits morceaux de fromage. Le lendemain, à ma grande surprise, 6 petits souriceaux-larve se tortillaient dans le pot de confiture... en plus de dame souris... Dans ma cruelle naïveté, j'avais évidemment omis de mettre de l'eau... et bien d'autres choses. Le surlendemain, nouvelle surprise : les petites larves-souris avaient "disparu"... Ce n'est que bien plus tard que mes parents m'ont appris que la maman-souris avait sans doute dévoré ses bébés... La honte de ma vie !)
Mais revenons à nos mamans rates en labo : il apparaît qu'une fois devenus adolescents les jeunes ratons blancs , qui ont eu de bonnes mères léchouilleuses, réussissent mieux tous les tests de labyrinthe (maze-test) donc sont plus "intelligents" que leurs compères peu léchouillés. Par ailleurs, ils se montrent plus sociables et plus curieux de tout quand on meuble leur cage de jeux ou nouveautés... Enfin, leur espérance de vie est en hausse, car ils résistent mieux aux maladies ou stress. Et lorsqu'ils meurent (l'espérance de vie d'un rat domestiqué est de 2 à 3 ans), la coupe histologique de leur cerveau montre des circonvolutions cérébrales plus développées que celles de leurs camarades "moins aimés" de leur maman.
D'autres études, menées aux USA, sur des populations humaines, entre autres à l'Université de Chicago, confortent cette idée qu'une prime enfance vécue avec une maman affectueuse et attentive dans les soins infantiles (jusqu'à 2-3 ans) fournit un pronostic favorable à l'épanouissement intellectuel d'un adolescent ou étudiant, bien plus que les résultats à des tests de QI. Entre autres, une prime enfance vécue dans l'affection d'une mère, quelque soit la pauvreté et les stress vécus plus tard par l'enfant, permettent à l'adolescence une "résilience" telle qu'elle permet des résultats universitaires très honorables.
Mamans de jeunes enfants, allez-y, libérez vos envies d'amour, léchouillez votre bébé,
chatouillez le,pratiquez le "peau à peau", nursez-le, si possible, nourrissez-le au sein !
devenu prix Nobel, il vous en sera éternellement reconnaissant !
chatouillez le,pratiquez le "peau à peau", nursez-le, si possible, nourrissez-le au sein !
devenu prix Nobel, il vous en sera éternellement reconnaissant !
(écrit hier soir à 11h québécoises : je vous avais dit que mon travail de veille vespérale me laisserait du temps libre !)
Et je vous signale ici ce "forum-rats" sur le comportement "maternel" des rats
Je connais plein de personnes très proches de moi qui n'ont reçu aucune affection maternelle (et/ou paternelle) et qui s'en sortent beaucoup mieux (intellectuellement) que ceux qui en ont eu.. trop. D'ailleurs, je me suis souvent fait cette réflexion frappante. A croire que quand on ne nous apporte pas tout sur un plateau doré, on a plutôt intérêt à aller le chercher.. D'où le développement intellectuel qui fera suite à un instinct de survie dans notre société. (Ou vice versa.)
Mais peut-être est-ce l'exception qui confirme la règle ;)
En tout cas, bon courage pour tout !