J'aimerais ces jours-ci être manchot ou ours polaire, couverte de plumes ou de fourrures, car les pelures multiples "insulated" censées me protéger me laissent grelotter. Le casque blanc obligatoire en entreprise protège peut-être des tuyaux ou autres qui me tomberaient sur la tête, mais il n'est pas chauffant !
Je comprends pourquoi les Inuits du nord du Canada, à peine leur phoque harponné dans leur trou de glace, en découpaient de grands tranches de lard qu'ils mangeaient crues ! (image à droite)
Il a fait moins 35° en "vrai" ( çàd en refroidissement éolien), ce w.e. et Lundi. Le soir, quand je rentre, je me précipite, contrairement à mes goûts ordinaires, sur du gras : soupe avec des lardons, harengs fumés avec des pommes brûlantes, arrosés un bon filet d'huile d'olive, cacahuètes sucrées ! Transformer l'échalas que je suis en bibendum, le temps de cet hiver, devient mon idéal. Pour ne plus frissonner sans cesse et pouvoir écrire sans avoir les doigts gourds !
Après m'être ainsi bâfrée de choses grasses et fumantes, une douche bien chaude pour perdre les odeurs de l'usine, je bois un Earl Grey Tea brûlant avec quelques palettes bretonnes au beurre rescapées du passage de mes parents à Noël et je me plonge sous la couette... pour la réchauffer, car HydroQuébec (l'équivalent d'EDF en France) avait demandé de "baisser" le chauffage partout...Je m'endors vite, écouteurs sur les oreilles, fatiguée des bruits de la journée. Pas trop question de sortir de dessous jusqu'au matin, dans une chambre à peine tiédie par le chauffage du matin.
Sinon, j'apprends toujours plein de choses, et prépare déjà dans ma tête mon mémoire de stage.
C'est le feu et les incendies, et non les soucis d'eau propre "à boire", qui a contraint au siècle passé la ville à se doter de réservoirs d'eau et de canalisation. L'eau des robinets est arrivée après les pompes à incendie (toutes les maisons étaient en bois !) ... et les égouts, bassins de décantation, etc... ont à peine 50 ans. Avant, des armées de "porteurs d'eau" amenaient l'eau dans les maisons à Montréal. L'histoire se répète aujourd'hui dans des milliers de villages africains, où, après l'école, les gamins vont chercher au puits l'eau du lendemain pour la famille. C'est à la fois si simple et si compliqué un robinet qu'on ouvre ou ferme !
Et, pour clore ici, la photo d'un joli petit cardinal, stoïque sur son poteau dans la bourrasque de neige.