Réponse à Lucifer..
.
Lucifer est un(e) cowblogueur(se) qui m'a écrit l'autre jour. Je l'appelle Lucifer, du nom de son adresse mail : Lucifer ténébreux. Tout le monde sait çà, même sans avoir été au caté : Lucifer est un ange déchu, qui, osant s'opposer au Dieu Unique, fut chassé du royaume céleste. Depuis, à l'aide de gnomes, elfes, diablotins, il n'a de cesse de nous induire en tentation pour nous rallier à sa cause..
Déchus ou non, les anges restent des entités spirituelles, n'ont donc pas de sexe ! comme chacun sait, discutailler du sexe des anges, c'est parler de rien ! (... quoique sur son blog, dont je tairais le pseudo, de jolies photos dénudées émoustillent le lecteur !)
Lucifer donc m'a écrit : "Je voulais ton impression de ton séjour en Afrique, si tu t'es remise de ce qui aurait pu te choquer et tout ça."
D'où le titre de cet article : réponse à Lucifer.
- Je suis incapable de donner mes impressions "africaines"... trop embrouillées et mêlées pour le moment. Je dois "décanter".
- et, de toute manière, ici comme quand j'étais là-bas, je me méfie : choses à ne pas dire, précisions à ne pas apporter, car, dans l'équipe que j'ai quittée, l'un se trouve encore otage, depuis plusieurs mois à présent, on ne sait où... Il était venu aider, et il est malade... Les talibans explorent Internet.
- Je vais donc parler donc surtout de mes impressions de "rentrée" en France...
- Je suis revenue plus "fragile" : des tests sanguins l'ont prouvé,(INR "stratosphérique" !) et je me remets difficilement d'un simple choc dorsal en bicyclette. Probablement, je "décompense".- mes joies, rentrée en France : l'eau, que je bois goulûment, à satiété, fraîche sortie du frigo... Le bissap que je me fabriquais là-bas à partir de fleurs d'hibiscus était toujours tiédasse, voir chaud, malgré "glacière" et "torchon" mouillé au soleil (un moyen de rafraîchir une bouteille de liquide au soleil)
- le fait de pouvoir circuler, marcher dans la rue, comme je veux, sans regarder derrière moi pour voir si je ne suis pas suivie, sans devoir changer d'itinéraire chaque jour... Le sentiment de libération d'une sorte de menace latente...
- Malgré qu'il y ait eu pas mal de vent à Lyon ces jours-ci, les cheveux propres et la douche : 2 luxes incomparables. Je dis à tout le monde ici que le "voile islamique" est surtout une manière de se protéger les cheveux du soleil brûlant et du sable des vents d'Harmattan.
- comme je devrais dire que le W.C. est un luxe : aller faire 200 mètres dans le sable loin des autres pour s'accroupir et pisser ou déféquer avec une grande robe comme seul protection visuelle était pénible
- Ici, le soleil est "doux" ! là-bas il "brûlait", à 40° ou plus. Ici, la nuit est fraîche, je dors bien, profond et n'entends pas de moustiques; sous un simple drap, parfois, je suis même devenue presque frileuse !
- Ici, je peux m'habiller comme je veux, sans provoquer : là bas, même dans mon petit deux pièces, à cause des "claires-voies" placées partout, pour éviter l'étouffement de la chaleur, je n'osais pas et me lavais de nuit, dans le noir...
- L'électricité est un luxe, comme l'eau : coupures intempestives ou "régulées", en ville... et ne parlons pas des villages au bord des pistes : là seul le groupe électrogène ou les accus des rares plaques solaires fonctionnaient.
- Revenue ici, j'ai l'impression que les Européens, et le monde du Nord en général, vivent dans l'inconscience de grands enfants gâtés qui ignorent leur chance. Le gaspillage généralisé, objets ou nourriture, désormais me heurte...
On devrait imposer à tout le monde des stages de "privation" : les gens s'exerceraient à être privés de tout, eau, électricité, etc... pour apprendre à "se débrouiller" en cas de cataclysme et de guerre, et surtout apprendraient à être plus solidaires...
Je regarde la télé, j'écoute la radio, je surfe sur Internet, rattrapant les mois "perdus", et je suis étonnée : à la réflexion, ici, les politiciens semblent aussi pourris qu'en Afrique, et surtout plus protégés : la plupart meurent malgré tout dans leur lit ! Là-bas, ils meurent souvent fusillés ou en exil...
Voilà Lucifer, ce que je peux te dire actuellement : pas de révélations extraordinaires, donc... tu vois, je sais me réintégrer voluptueusement dans le système dont j'ai été privée un moment : c'est tellement plus facile dans un sens que dans l'autre !
(ceci est la retranscription de mémoire de l'article que j'avais rédigé Vendredi dernier...
et qui s'était "volatisé" par la grâce d'un bug d'Internet)
et qui s'était "volatisé" par la grâce d'un bug d'Internet)
Et remet toi bien parce qu'il va sûrement te falloir du temps. Ce genre de voyage laisse des traces indélébiles.
(Bisous Lucifer au passage. ;p)