Tu ne voulais pas que l'on t'appelle ni Mémé ni Grand-Mère
Alors, tes petites-filles et nous, leurs copines, t'appelions Happy
Happy, Bonheur, tu méritais bien ton nom, toujours bout-en-train malgré tes 75 ans,
De ta voix éraillée mais forte, tu domptais notre petite bande folle de 12-16 ans,
débarquant sur ton île en été, de tous coins de France,
une bonne douzaine de filles, avides de soleil, de courants marins et de vents
(les garçons, frères aînés, taquinaient le vent en planches à voiles).
Nous t'adorions ! ta maison : notre refuge au retour de la plage
ou des virées folles à travers l'île-aux-Moines, vélos étalés en vrac
sur la pelouse verte devant ta porte, pour manger la crêpe de sarrasin
dont tu nous as appris la recette, comme celle du Kouing-aman,
et de mille autres pâtisseries bretonnes.
Avec nous, tu ne craignais pas d'aller nager au bout de la digue,
en bas de ta maison, et nous t'accompagnions en vélo les jours de marché,
de la pointe du Trech à la place du village : 2 kms, mais interminables !
car tu connaissais tout le monde sur ton île, et tous te saluaient,
et pour chacun, tu avais le mot et le sourire, et les souvenirs qui remontaient...
Tu étais la complice de nos escapades :"Maman, on va chez Happy !"
et les parents de nous laisser partir, confiants... Donzelles rusées,
nous allions souvent, ailleurs, taquiner les garçons de nos âges,
mais au retour, chez toi, nous racontions nos secrets.. et nos insuccès !
Tu savais tout de nos témérités, mais gardais bouche close.
L'été dernier, je t'ai entrevue pour la dernière fois,
dans cette maison de retraite, sur cette chaise roulante...
Seule ma mère s'est approchée de toi, te parler doucement,
mon père et moi restés cachés à l'écart derrière un buisson,
parce que nous savions que tu ne supportais plus le regard des autres,
toi, fière et vivante, que jamais je n'ai entendu se plaindre,
tu souffrais de la déchéance de la vieillesse,
et ne voulais plus que tes petites-filles viennent te voir,
parce que, parfois, tu pleurais et perdais la tête.
On t'a enterrée il y a 4 jours ... Rassure-toi, Happy !
si tu savais quel beau souvenir je garde de toi, ma mémé de vacances !
Alors, tes petites-filles et nous, leurs copines, t'appelions Happy
Happy, Bonheur, tu méritais bien ton nom, toujours bout-en-train malgré tes 75 ans,
De ta voix éraillée mais forte, tu domptais notre petite bande folle de 12-16 ans,
débarquant sur ton île en été, de tous coins de France,
une bonne douzaine de filles, avides de soleil, de courants marins et de vents
(les garçons, frères aînés, taquinaient le vent en planches à voiles).
Nous t'adorions ! ta maison : notre refuge au retour de la plage
ou des virées folles à travers l'île-aux-Moines, vélos étalés en vrac
sur la pelouse verte devant ta porte, pour manger la crêpe de sarrasin
dont tu nous as appris la recette, comme celle du Kouing-aman,
et de mille autres pâtisseries bretonnes.
Avec nous, tu ne craignais pas d'aller nager au bout de la digue,
en bas de ta maison, et nous t'accompagnions en vélo les jours de marché,
de la pointe du Trech à la place du village : 2 kms, mais interminables !
car tu connaissais tout le monde sur ton île, et tous te saluaient,
et pour chacun, tu avais le mot et le sourire, et les souvenirs qui remontaient...
Tu étais la complice de nos escapades :"Maman, on va chez Happy !"
et les parents de nous laisser partir, confiants... Donzelles rusées,
nous allions souvent, ailleurs, taquiner les garçons de nos âges,
mais au retour, chez toi, nous racontions nos secrets.. et nos insuccès !
Tu savais tout de nos témérités, mais gardais bouche close.
L'été dernier, je t'ai entrevue pour la dernière fois,
dans cette maison de retraite, sur cette chaise roulante...
Seule ma mère s'est approchée de toi, te parler doucement,
mon père et moi restés cachés à l'écart derrière un buisson,
parce que nous savions que tu ne supportais plus le regard des autres,
toi, fière et vivante, que jamais je n'ai entendu se plaindre,
tu souffrais de la déchéance de la vieillesse,
et ne voulais plus que tes petites-filles viennent te voir,
parce que, parfois, tu pleurais et perdais la tête.
On t'a enterrée il y a 4 jours ... Rassure-toi, Happy !
si tu savais quel beau souvenir je garde de toi, ma mémé de vacances !
...un bel Hommage, émouvant...