"Ma fille, comme je voudrais que tu vives plus proche de la poésie que de la guerre,
que tes mains caressent des graines, et que tu penses à la douleur de l'exil avec sagesse et sans rancoeur,
que ton coeur soit tendre envers l'amour, mais ferme quant à tes droits d'être humain.
Que tu sois une femme de ton temps, digne et libre,
que tu connaisses d'autres mondes et différentes cultures,
afin d'honorer dignement la tienne, une culture solide car métisse.
Que tu aies autant besoin de justice pour autrui que d'air pour vivre."
"Hier, pour la première fois, tu es allée au musée,
tu as dit que tu aimais cette jeune fille avec les flèches, Diane chasseresse,
et le peintre qui fait des visages avec des fruits, Arcimboldo,
et les vêtements de ces couples peints par Klimt.
Tu as demandé pourquoi il y a le même bonhomme, sur tant de tableaux,
avec sa tête couronnée d'épines, penchée dans une moue de douleur,
les mains et les pieds cloués, ses blessures en sang.
Quand j'ai voulu te raconter cette histoire-là, ma gorge s'est serrée :
il y a longtemps, quand j'avais ton âge, on me l'a interdit,
on m'a imposé le sacrifice, niant ainsi mon humanité."
que tes mains caressent des graines, et que tu penses à la douleur de l'exil avec sagesse et sans rancoeur,
que ton coeur soit tendre envers l'amour, mais ferme quant à tes droits d'être humain.
Que tu sois une femme de ton temps, digne et libre,
que tu connaisses d'autres mondes et différentes cultures,
afin d'honorer dignement la tienne, une culture solide car métisse.
Que tu aies autant besoin de justice pour autrui que d'air pour vivre."
"Hier, pour la première fois, tu es allée au musée,
tu as dit que tu aimais cette jeune fille avec les flèches, Diane chasseresse,
et le peintre qui fait des visages avec des fruits, Arcimboldo,
et les vêtements de ces couples peints par Klimt.
Tu as demandé pourquoi il y a le même bonhomme, sur tant de tableaux,
avec sa tête couronnée d'épines, penchée dans une moue de douleur,
les mains et les pieds cloués, ses blessures en sang.
Quand j'ai voulu te raconter cette histoire-là, ma gorge s'est serrée :
il y a longtemps, quand j'avais ton âge, on me l'a interdit,
on m'a imposé le sacrifice, niant ainsi mon humanité."
Zoé Valdés "Le pied de mon père", Gallimard 2000, p.195 sq.
Petite dédicace à Alesia, qui a fermé son blog en nous laissant un beau texte
Je suis en train de chercher tout procédé pour revenir de Montréal en France par voie navale.(parce que le fameux nuage peut durer plus de 2 mois !)
Je me suis même inscrite sur le formulaire ici
... j'ai quelque expérience de l'Atlantique... à preuve la photo dessous. Je pourrais être moussaillonne !
(photo prise dans le Golfe du Morbihan, il y a ... hem, disons 12 ans !)
après tu as fini et tu rentres en France?
Tu es en quelle année?