Les mots, à la queue leuleu, ne sont rien
Hiérogryphes, noirs sur vide blanc, vains
Ces monceaux de mots, alignés en phrases,
De l'esprit qui pense, si faibles paraphrases.
Mots refoulés, ceux qui ne peuvent venir,
Avortons que le Verbe n'ose faire jaillir,
Vous bouillonnez en moi, borborygmes proscrits,
Mais vous énoncer, la décence (merde !) l'interdit !
Langues d'Oil et d'Oc, patois de nos ancêtres,
Mots de paysans et dentelières, à saveur de terre,
Si verts et crus, charnus, mais déchus et oubliés,
Heureusement au Québec, on vous retrouve, émigrés
Petits mots doux, sur billets soigneusement pliés,
Textos lascifs et tendres, d'un bout à l'autre du lycée,
Doux préludes à ce qui ne peut se dire, aux gestes furtifs
de l'amour adolescent qui tâtonne jusqu'aux soutifs
Mots capricieux et volatiles, sur le bout de ma langue,
Que l'esprit ne retrouve plus, si la fatigue l'exsangue
Mots, mes mots, que me fuyez-vous ainsi, précieux outils,
Quand je cherche l'humour ou l'amour, et pas le futile ?
Un peu malade, et problèmes de modem... Je reviendrai quand çà ira mieux
le modem te fait la tête il faut le comprendre
de si long mois sans te transporter il faut qu'il reprenne son souflle!
gros 88