Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Vendredi 7 janvier 2011 à 22:54

2011
Que faire de ces deux ténus qui s’annoncent ?
Des unités jumelles
Nez pointé vers les ronces
qui les engoncent ?
Un onze qu’on parsème sur le gazonhttp://maud96.cowblog.fr/images/Avril2010/2011.jpg
Où il s’enfonce ?

Un & un
Nez en moins
Deviennent ifs dressés
Apôtres de la verticalité.
Onze, lui,
ne s’énonce pas sans la suite,
esquisse la douzaine,
marche vers la dizaine prochaine.

C’est un élan donc,
Un coup de semonce douce
Une once de pousse
Une réponse à ne pas stagner.
Une onde
qui fronce nos forces de bronze,
et ponce nos paresses.

Onze nous dit
Ose ,
Fonce
Jusqu’à la nouaison.

Que 2011 vous soit foison !
 Texte qui n'est pas de moi,
mais d'une tante qui, chaque 1er Janvier , poétise sur le chiffre de l'an

Jeudi 1er juillet 2010 à 20:08

L'enfant que, la nuit venue, l'hiver descendait avec précaution
de la charrette de la lune,une fois à l'intérieur de la maison balsamique,
plongeait d'un seul trait ses yeux dans le foyer de fonte rouge.
Derrière l'étroit vitrail incendié, l'espace ardent la tenait entièrement captive.
Le buste incliné vers la chaleur,
ses jeunes mains scellées à l'envolée de feuilles sèches du bien-être,
http://maud96.cowblog.fr/images/fillettepoele.jpgl'enfant épelait la rêverie du ciel glacé :
""Bouche, ma confidente, que vois-tu ?"
- Cigale, je vois un pauvre champignon au coeur de pierre,
en amitié avec la mort ;
son venin est si vieux que tu peux le tourner en chanson -

" Maîtresse, où vont mes lignes ? "
"Belle, ta place est gardée sur le banc de la place
où le coeur a sa couronne"

" Suis-je le présent de l'amour ?"

La bouche ne répondit pas, mais...
dans la constellation des Pléiades, au vent d'un fleuve adolescent,
l'impatient Minotaure s'éveillait...
 
René Char, Fureur et Mystère NRF Gallimard 1962

Par ces grandes chaleurs, réfugiée à l'ombre, je me baigne dans mes lectures

Jeudi 11 février 2010 à 18:37

20, vingt, vain !
du vent ,ces ans !

mi-vie je pense
Mafran sentence !
Quel sens ?
http://maud96.cowblog.fr/images/Avril2010/20ans.jpg
Vie, tu es l'Arbre,
nous, tes feuilles,
Arbre caprice,
qui s'effeuille
au grand tourbillon du temps.

Fatalité des saisons,
j'ai mangé mon printemps
et ses tendres bourgeons.

Me reste l'été et d'être une fleur
qui perd ses pétales,
mais que vaut l'Automne
s'il ne donne pas de fruit ?

tendresse de la neige-linceul
qui engourdit de sa froidure
la petite feuille tombée
Engourdie, pas d'agonie !

Doux alors l'hiver de la Mort !

et, parce que ces vers sont peut-être, comme le remarque 1 com, un peu trop désenchantés,
suit ici un petit poème reçu cette nuit canadienne de mon amie
Lau, plus tonique :

Vingt ans chargés d'enfance
aux rives de tes yeux
Vingt ans tout étourdis encore
de liberté
Mais vingt ans comme nuées
d'oiseaux joueurs qui s'envolent,
joyeux élan muet
à la suite des rêves
en chasse d'horizon...
Vingt ans sans armure,
mais l'espérance au coeur
et vingt ans qui bataillent
au feu de leur ardeur
S'ils vacillent, jamais ne trébuchent
ces vingt ans que la force inonde
ces vingt ans tournés vers le monde
Ce sont les vingt ans chers, si chers aux poètes,
ceux qu'on chante et dont on célèbre
la beauté tant que les folies...
Ceux qui ne veulent pourtant rien dire
qui se posent en silence un soir
dans le fond d'un regard
puis le quittent presqu'aussitôt
l'année d'après
le lendemain
Et mes voeux de bonheur
étrangers à l'algèbre des âges,
portés par l'amitié, surtout,
se noient dans les reflets
chatoyants des vingt ans
chargés d'enfance

qui dansent aux rives de tes yeux
 
Merci Lau !

Samedi 22 août 2009 à 22:42

http://maud96.cowblog.fr/images/Nadaillacchatchap.jpg
http://maud96.cowblog.fr/images/Nadaillaccouchersoleil2010.jpg
Ce soir le ciel s'est fait doux et tendre, avant de caresser une dernière fois les vieilles pierres

Samedi 11 avril 2009 à 18:15

http://maud96.cowblog.fr/images/Avril2010/amourmere.jpgDit de la Force et de l'Amour


Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l'injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère

Il y a les maquis couleur de sang d'Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l'espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal

La lumière toujours est tout près de s'éteindre
La vie toujours s'apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe

Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n'y résisteront pas
J'entends le feu parler en riant de tiédeur
J'entends un homme dire qu'il n'a pas souffert

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j'aime à jamais toi qui m'as inventé
Tu ne supportais pas l'oppression ni l'injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d'être libre et je te continue.

                                                                     Paul Eluard

Aquarelle de Mireille Dubois Vanhove (cliquez sur son nom et visitez son site)
La force des mères 
(ici)

Samedi 16 août 2008 à 20:49


Le vieux village du Lot, niché en haut du Causse, découpe ses mystères en ombres chinoises dans le ciel. A chaque pas dans les ruelles, on découvre les merveilles des anciens.
Le "clocher-de-maçon", tout de pierres épaisses, datant du 12e siècle égrène encore heures et angélus.
La tour hexagonale du château, unique dans le Lot, marque de son élégance ce pays rude. Sur les murs des vieilles maisons, des personnages mystérieux vous observent du fond des âges.
Vous les découvrez en poussant les portes des vieilles poternes et en faisant résonner vos pas sous les vieilles voûtes en ogive, présentes partout.A l'écart des vallées, juchés sur les Causses, loin du tourisme voyeur, en haut de routes étroites et grimpantes, ces vieux villages du Lot recèlent mille merveilles pour ceux qui y cherchent leurs racines.



J'y suis pour quelques jours. Dans 13 jours, la rentrée au Canada, déjà !

Samedi 24 mai 2008 à 19:23

Suite au tremblement de terre (60.000 victimes), l'Internet chinois publie des poèmes mis dans la bouche des parents ou enfants morts. Tel ce dialogue imaginaire entre une maman et son enfant mort.
Je le place ici  pour la "fête des Mères", en l'honneur de toutes les mères qui ont perdu leur enfant ...

"Mon petit, vite ! Serre fort la main de ta maman !
La route du paradis est trop sombre !
Maman a peur que tu te cognes la tête.
Vite ! Serre fort la main de ta maman !
Pour que ta maman puisse t'accompagner."


Maman ! J'ai peur !
La route du paradis est trop sombre ! Je ne vois pas ta main…
Depuis que les murs écroulés ont emporté la lumière du soleil,
Je ne peux plus voir ton regard plein de tendresse…

Mon petit, vas-y, pars !
Sur le chemin devant toi, plus de tristesse,
Plus de manuels scolaires interminables,
Plus les poings de papa…
Tu dois te souvenir de mon apparence et de celle de papa,
Pour que, dans une vie future, nous marchions encore ensemble !

Maman, ne t'inquiète pas !
La route vers le paradis est assez encombrée,
Il y a beaucoup de camarades d'école et d'amis.
Nous avons dit que nous ne pleurerions pas.
Là où il y aura une maman, ce sera notre maman à tous ;
Là où il y aura un enfant, ce sera l'enfant d'une maman.
Le jour où je ne suis plus là,
Donne ton amour à un autre enfant encore en vie !

Maman, ne pleure pas !
Tes larmes ne peuvent pas éclairer notre route.
Laisse-nous avancer par nous-mêmes ! Tout doucement…
Maman, je me souviendrai de ton apparence et de celle de papa
Je me souviendrai de ce que nous avons convenu,
Que, dans une vie future, nous marcherons encore ensemble."

Le fait que les écoles d'état du Sichuen, construites sans normes anti-sismiques, se soient écroulées en mille-feuilles, tuant des centaines d'enfants en pleine horaire matinal de classe a mis des milliers de familles, soumises à la règle de l'enfant unique, dans le désespoir.

Et pourtant, la vie d'un écolier ou lycéen chinois est une véritable course d'obstacles, sans rapport avec ce qui se passe en Europe ! Lire ici. Dessous, photo d'une classe chinoise (70 élèves) prise par un enseignant américain en visite en Chine (son blog accessible en cliquant sur la photo)

Mercredi 30 janvier 2008 à 18:47

IMPATIENCE

Je me jetais dans ses bras en pleurant
et longtemps elle sentit couler mes larmes chaudes sur son épaule
avant que ma douleur me laissât parler :

"Hélas, je ne suis qu'une enfant !
Les jeunes hommes ne me regardent pas !
Quand aurais-je comme toi des seins de jeune fille
qui gonflent la robe et tentent le baiser ?

"Nul n'a les yeux curieux si ma tunique glisse ;
nul ne ramasse une fleur qui tombe de mes cheveux ;
nul ne me dit qu'il me tuera si ma bouche se donne à un autre !"

Elle m'a répondu tendrement :
"Bilitis,
petite vierge,
tu cries comme une chatte à la lune

et tu t'agites sans raison !
Les filles les plus impatientes
ne sont pas les plus tôt choisies !"

Mercredi 5 décembre 2007 à 18:36

Le Bal des Flocons de neige.

La neige fait danser
Tous ses flocons légers...
Vient se mêler le vent
Au bal des flocons blancs.

Danseurs innombrables, votre bal
recouvre la terre de mille pétales
Pour mieux étouffer ses couleurs
de votre aveuglante pâleur

Petit flocon étoilé, voletant dans la bise,
Que viens-tu faire, collé à ma manche ?
Si je veux te capturer, tu t'échappes
Si je souffle pour te réchauffer, tu fonds

Flocon farceur, lutin espiègle,
tu tombes du ciel, messager perlé,
mais tu n'as rien à me dire, artisan
muet d'un grand silence blanc

Si fragile, petit fugitif, vagabond céleste,
Pourquoi avoir chuté de là-haut ?
L'air y était pourtant pur ! ici, sur l'asphalte,
Te voici pollué, boue grise et eau sale !

Toi paré de mille cristaux si beaux,
En tombant tu déchois et me déçois :
chevalier blanc de l'au-delà tu étais !
Larve informe et grise te voici devenu !

Et pourtant, j'aimerais tant :
Prendre la main d'un flocon
Danser en tourbillon.
L'emporter loin d'ici
Et en faire mon ami.

Mercredi 16 mai 2007 à 17:38

Les mots, à la queue leuleu, ne sont rien
Hiérogryphes, noirs sur vide blanc, vains
Ces monceaux de mots, alignés en phrases,
De l'esprit qui pense, si faibles paraphrases.

Mots refoulés, ceux qui ne peuvent venir,
Avortons que le Verbe n'ose faire jaillir,
Vous bouillonnez en moi, borborygmes proscrits,
Mais vous énoncer, la décence  (merde !) l'interdit !

Langues d'Oil et d'Oc, patois de nos ancêtres,
Mots de paysans et dentelières, à saveur de terre,
Si verts et crus, charnus, mais déchus et oubliés,
Heureusement au Québec, on vous retrouve, émigrés

Petits mots doux, sur billets soigneusement pliés,
Textos lascifs et tendres, d'un bout à l'autre du lycée,
Doux préludes à ce qui ne peut se dire, aux gestes furtifs
de l'amour adolescent qui tâtonne jusqu'aux soutifs

Mots capricieux et volatiles, sur le bout de ma langue,
Que l'esprit ne retrouve plus, si la fatigue l'exsangue
Mots, mes mots, que me fuyez-vous ainsi, précieux outils,
Quand je cherche l'humour ou l'amour, et pas le futile ?

Un peu malade, et problèmes de modem... Je reviendrai quand çà ira mieux

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