Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Dimanche 14 août 2005 à 17:17


L'Océan est vivant, il palpite et ondule
On ne voit que sa peau, les vagues, l'écume,
les courants puissants qui creusent cette peau,
obligent les bateaux à circuler de côté, en crabes.


La nuit, dans le golfe d'Arradon, sous la pleine lune
qui gonfle les marées, la mer laisse deviner
la vie intense de ses profondeurs : la lumière
se réflétant, trahit en mille éclairs autant de drames.


Là dessous, le bar chasse, dans sa jungle d'eau,
petits maquereaux ou crevettes transparentes.
Poissons et crustacés s'activent, guettent leur pitance,
se cachent dans les algues, se camouflent dans le sable.


Au petit matin, hérons et aigrettes se disputent
la bonne place: immobiles sur leurs échasses
Ils observent ou, se dandinant sur leurs pattes,
Excitent le ver de sable, que leur long bec happe


La mer, image de notre monde, alterne vie et mort
Monde de prédateurs et de proies,
Chacun à tour de rôle avaleur ou avalé
Chacun son tour, chacun son heure


A la surface, flottent les prédateurs suprêmes,
Ils pêchent pour vivre, ou voguent pour le fun
Barques bleues des pêcheurs du Golfe,
Gracieux voiliers du plaisancier sportif.


...mais voici que sont apparus de nouveaux pirates frimeurs,
Gros hors-bords aux moteurs surpuissants
Capitaines fiers comme Artaban, casquettes à galons postiches
Et lunettes de soleil ! la mer est devenue leur autoroute.


Ils foncent, soulevant des vagues ravageuses,
méprisant petites voiliers et les barques du Golfe,
polluant de leur bruit et de leur échappement
Une beauté qu'ils ignorent, un équilibre séculaire.


Petits snobs vaniteux sur leur hideux fer à repasser
de plastique blanc qui fend les flots !  Triste !
Ces capitaines de pacotille sont le plus souvent des sexagénaires,
sans doute riches et rentiers : polluer la mer,leur dernier plaisir ?


L'homme souillera-t-il toujours cette nature qui l'a enfanté.
Enfant monstre d'une nature vierge, il semble né pour salir.
Atome, pétrole, insecticides, tout lui est bon, pour piller !
L'océan est puissant, mais déjà je ressens sa beauté fragile.


Dans le Golfe d'Arradon, le bar se fait rare,
Les courants s'enlisent, des algues étranges apparaissent
Les barques bleues des pêcheurs disparaissent.
Humanité, mesures-tu tes dégâts ?

Par Alaska57 le Vendredi 19 août 2005 à 11:48
On ne dirait qu'elle se rende vraiment compte, l'Humanité...c'est comme ça, elle a besion qu'on la mette devant le fait accomplit pour prendre des mesure d'urgence...
Je viens de rentrer de vacances...pareil : les zones de pêches sont envahies, les bateaux pullulent...
On va les secouer, ces inconcients, hein ?!!!
Kissooouuuxxxx ;))
Par maud96 le Lundi 22 août 2005 à 8:15
C'est si facile de chevaucher un puissant hors-bord, hein, Alaska57 ? Un hors-bord et ses moteurs japonais, celà n'a pas de personnalité, çà n'a pas les caprices d'un cheval ou d'un poney, ce n'est pas un être vivant ! avec un robot motorisé, on se sent tout puissant... Avec un cheval qui a sa personnalité, l'homme doit apprendre la relation complice... et çà, cela rend modeste... Tu as si bien décrit ces choses-là...
Par FernAlienAtiOn le Dimanche 26 janvier 2014 à 22:51
c'est beau, vraiment beau ! tout est dis !
 

crottes de chevrette

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