Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Mardi 8 novembre 2005 à 18:57



Un clochard fou dans ma
prairie : Diogène




(7ème conte philosophique)



Il fait un grand
soleil dans ma prairie! Tout d’un coup, à côté de moi, un petit rouge-gorge de
mes amis s’envole effrayé ! Je relève la tête ! Là-bas, près de  la haie, un
tonneau est venu s’échouer, et, à côté du tonneau un homme !
Etrange ! avec une lampe allumée à la main, il marche et semble chercher
quelque chose ! Une lampe en plein soleil ! encore un taré !
(il y en a
beaucoup dans cette race des hommes)
. Je veux voir de plus près et m’approche.
Pire que ce que je pensais : cet homme ne porte sur lui qu’une
sorte de guenille puante… qui ne cache pas le fait qu’il est TOUT NU !

Pas
de slip, pas de pantalon !

Bon, moi perso, la chevrette, je m’en fous un
peu… mais çà se fait pas çà, pour un mâle d’homme
. (Des jeunes femelles humaines,
oui, j’en ai surprises, étendues toute nues au soleil dans ma prairie,

mais
c’est pas le sujet !)




"Eh, monsieur, lui dis-je, çà va pas la
tête ? Vous cherchez quoi, comme çà,

tout nu avec une lampe allumée,
à midi, dans cette prairie ?
"

" Tiens, me répondit-il, une chèvre qui parle ! Ben pourquoi pas, après
tout !

Vu que les hommes sont tous devenus des moutons,

pas
étonnant que les chèvres se mettent à parler !


Eh bien, chevrette, bonjour à toi ! de la
part du Chien
 !

Ce que je cherche, c’est l’Homme, le Vrai
 !»

 «
Mais, monsieur, pourquoi parlez-vous de moutons
pour vos semblables ?

et puis vous, vous n’êtes pas un chien !
 
»

Diogène chassa une grosse mouche
(il puait plus qu’un vieux bouc !) :

« 
Ce sont mes
contemporains qui me traitent de chien,

et mes disciples, de « cyniques »
(disciples du chien !) .

Parce que nous leur disons qu’ils ne sont
que des moutons consommateurs,

attachés aux richesses matérielles.

Notre
idéal, à nous cyniques, c’est le
détachement de tout.

C’est pour
cela que je loge dans ce tonneau, comme un chien dans sa niche !


Les autres, je les provoque, je les nargue, 
je les enc**e, je me fous d’eux !


des moutons
 ! qui
courent après la mode, les richesses, les honneurs !

Dis-moi, chevrette,
j’ai chaud ! tu sais où il y a de l’eau dans ce bled 
? »

 Je menais Diogène à une mare, derrière la
haie, entourée de bouses de vaches, à l’eau verdâtre pleine de têtards et de
crapauds. Il y roula son tonneau, le mit debout rempli de l’eau de la mare et
se mit assis dans le tonneau devenu baignoire.


«
 Va me
chercher des chardons bien piquants !
 
».

Je lui amenais 10 gros chardons : il en fit une
boule et s’en servit comme gant de toilette !

«
çà gratte pas trop ? » lui demandais-je étonnée !

«
Bien sûr que çà pique, idiote ! mais c’est ce que je
veux !

SOUFFRIR pour atteindre ce qu’il y a au fond de moi-même !
 
»

Après s’être frotté jusqu’au sang, Diogène sortit de son
tonneau !

Des dizaines de taons se précipitèrent pour le piquer

et,
heureux, ce philosophe étrange les laissa faire,

un sourire d’extase sur ses
lèvres ! 

Mais moi, je crains
les taons
… et je courus loin de ce clochard fou !






Diogène le Cynique (v. 413-v.
327 av. JC)


 Le nom même de cynisme dérive de son
sobriquet, le Chien, dont l'affublèrent les Grecs pour illustrer le
comportement sans pudeur de cet homme qui vivait comme un animal :

il faisait
tout en public, mangeant, injuriant et se masturbant devant ses concitoyens.



Les anecdotes émaillent sa vie. A Alexandre le Grand, planté devant son
tonneau, qui lui demandait ce qu'il désirait, il répondit sans ambages : “Que
tu t'ôtes de mon soleil”. Platon l'a décrit comme “un Socrate en délire”. A
l'instar du philosophe, il encourageait les hommes à observer leur comportement
et à mener une existence vertueuse, c'est-à-dire affranchie de toute servitude,
contrainte (sociale ou morale) et désirs de richesses et d'honneurs. En
rejetant la possession, les biens et les conventions, il se concentra sur la
maîtrise de la seule chose de valeur qui pour lui existait : son âme.

Si
Socrate avait encouragé la vie simple, Diogène,lui, vécut une existence digne
d'un pur ascète






Dimanche 6 novembre 2005 à 13:03

Samedi 5 novembre 2005 à 15:57

Nettoyer au karcher ?

L'été dernier, un oncle à moi a décidé de louer un karcher pour nettoyer la mousse accumulée sur plusieurs murs de pierre, la façade et le perron d'une maison de campagne !
Cà, pour "dégommer", un karcher, çà dégomme ! ! !
Bilan : des trous dans le crépi, une partie des pierres du perron "éclatées" et les roses voisines sorties toutes vertes de cet "arrosage". Et nous, les "enfants", venus "voir", obligés de plonger dans l'océan après, tellement çà avait giclé sur nous !
Conclusion : ce truc-là, le karcher, c'est un peu comme les B57 américains au Vietnam ou en Irak : plein de "dégâts collatéraux" !
Au fait, pourquoi je parle de "karcher", moi...
Encore une connerie que j'ai dû entendre à la télé !

Vendredi 4 novembre 2005 à 22:37



                L'

et la Chevrette


(6ème conte philosophique)


Quand je suis sortie de la caverne de
Platon
(lire le conte philosophique précédent)

La prairie ensoleillée était encore toute humide de l’averse.

Et évidemment, ma première rencontre fut celle d’un escargot !

Je déteste les escargots : ils
bavent partout sur les plantes odorantes que je croque !

 De plus celui-ci, un petit gris, était
effronté :

ses petits yeux, perlant au bout de cornes rétractiles, me fixèrent avec
malice.

« Alors, chevrette, on cherche un
bouc !
 »
me lança-t-il gouailleur.« Si jeunette !  T’as pas
honte de courir les garçons !
 »


 Un vrai lascar d’escargot, celui-là, et
malpoli en plus !


« D’abord, je connais pas de bouc !  et puis que sais-tu de mon âge, toi ,
spirale grise ?
 »


L’escargot cracha un jet de bave blanche et ricana : « 
Tu sais, je suis très bien placé pour jouer le voyeur, là,
dans l’herbe, sous ton ventre : les 4 ridicules petits tétons roses comme
tu as ne font pas une vieille bique !
 »

Commençait à vraiment m'énerver ce mollusque !

« Alors, si je suis si jeune, pourquoi veux-tu que je
cherche un bouc ?
 »

« Tes
hormones, ma chérie, tes hormones ! Vous autres, mammifères, elles vous
commandent !
 »

Vexée, je lui répondis « Ben, toi aussi, tu es bien un animal comme moi ! »

Nouveau crachat de bave : «
 Et en
plus d’être chèvre, elle est ignare ! Ne sais-tu donc pas que je suis
hermaphrodite ? à la fois mâle et femelle 
?
»



Moi, toute mon éducation sexuelle se résumait à ce que le Centaure, dans ses
vilains jeux, m’avait appris lors de mon vagabondage interstellaire
(voir le 2ème conte du 4 Octobre).
Hermaphrodite, je connais pas !




 « 
Tu me racontes des histoires
là, escargot !

On peut pas être les 2, garçon ET fille !  On est l’UN OU
l’
AUTRE !
 »





« Eh bien, moi, l’escargot, je suis l’UN ET l’AUTRE !

Pour moi, l’amour consiste à chercher le MEME

et non, comme vous, ridicules mammifères, à courir après l’AUTRE !

C’est d’ailleurs pour çà que nous, les escargots, nous avançons si
lentement !

Pas besoin de courir : l’AUTRE est en nous !

Nous sommes des êtres complets, nous 
! »

Décidément, ce petit escargot me
remplissait de curiosité !



Comment faisait-il pour être à la fois
garçon et fille
 ?

Mais il n’existe pas d’animal plus habillé que l’escargot !

Et sa coquille ne permet pas de savoir
à quoi çà ressemble,

En dessous du nombril, un
hermaphrodite !



« 
Pourtant, c’est beau l’Amour » susurrais-je d’une voix romantique !

Et, en disant ceci, je rêvai d’un
jeune et beau petit bouc

qui me guetterait par dessus la haie, là-bas, au fond de la prairie !



 « 
Hihi, si tu veux, chevrette ! tu
verras bien !



Le jour où un vieux bouc puant te foncera dessus,



l'AUTRE, la DIFFERENCE, tu sauras ce que c’est !



Il s’en passe des choses dans cette prairie,



Où rôdent sangliers, cerfs, lapins, faisans ou autres !



Et mes yeux, au bout de leurs cornes,
peuvent voir de tous côtés !

L’Amour, impérieux et impétueux,
est brutal !



C’est le besoin qui le déguise
sous les traits de la beauté,



et fait rêver jouvenceaux et midinettes de toutes espèces !



Mais rêve, petiote, rêve ! C’est
si doux de rêver !



Tiens, moi, je vais m’occuper, TOUT
SEUL !
 »




Et l’escargot s’éloigna, laissant
derrière lui une trace brillante…







Vendredi 4 novembre 2005 à 17:26

ENFIN ! peut-être bientôt retour au lycée ! LA JOIE !

Cette après-midi, à l'hôpital, j'ai eu mon 2ème "test d'effort"  !
sur leur vélo "spécial" avec plein d'ordinateurs autour et des électrodes!
Je suis montée jusqu'à 120 watts... (une bonne côte sur route !) sans problème !
En tenant 1 bon quart d'heure !
Encore des analyses de labo... et si leur résultat est "bon", je vais pouvoir "mendier" mon droit à réintégrer le lycée... avec seulement des exceptions 3 après-midi la semaine pendant encore 2 semaines.... Bref, le retour à la normale !
peut-être dans une semaine !
Et le bac en Juin, j'espère...
Bouchées doubles pour rattraper 2 mois d'absence,
mais je m'en fous !
QUI VEUT PEUT !


Mardi 1er novembre 2005 à 14:54











A toi, mon ombre




J ‘ai
appris que tu « existais » il y a quelques jours seulement…



Toi, ma cousine proche et lointaine, morte à 14 ans.



Nous partagions le même gène, qui devient maladie…



Mais tu n’as pas eu ma chance et, depuis 4 ans, tu es partie…






De toi, on m’a toujours caché l’existence…



Sans doute pour ne pas gâcher mon enfance,



Ne pas augmenter l’angoisse qui nourrit la souffrance.



A présent, j’ai 15 ans, et, pour moi, l’espérance.






Tout d’un coup, je découvre que ton ombre pesait sur moi



Et voilait le regard de mes parents qui me voyaient à travers toi



Je n’étais donc pas seule, nous étions deux…



Toi, mon aînée, ma jumelle, tu es aux cieux…






J’ai vu ta photo, tu as dix ans et tu ris…



Ignorante du mal qui déjà t’avait pris,



Tu câlines ton petit frère, à présent orphelin de toi



Sa grand sœur, à laquelle il n’aura pas eu droit.






Plutôt que couchée sous ces tombes que je déteste,



Je te vois gambadant parmi les étoiles,



De l’espérance des enfants morts tissant la toile,



Je te veux vivante, toujours adolescente et leste.






Tu aurais pu être moi, j’aurais pu être toi…



Quelle importance, si nous restons deux,



Car désormais, tu resteras avec moi



Mon double fidèle et mystérieux…




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