Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Vendredi 25 mai 2007 à 16:40

Visite, à mon lycée, pour dire bonjour à mon prof de philo de l'an passé.
Pour moi, il y a 2 sortes de profs : il y a les répétiteurs de programmes (utiles pour préparer des exams comme le bac)... et il y a les profs (eux forment l'esprit, bac ou non).
Je l'ai trouvé à sa permanence, égal à lui-même : vieux pull, corps massif sans être obèse, des yeux perçants au fond d'une brousaille de sourcils... Il doit avoir 45 ans. C'est un socratique, qui nous énonçait un paradoxe, ou, ce qu'il le qualifiait lui-même, "d'ânerie" pour que nous réagissions. Et pris au jeu, nous marchions à fond. De temps en temps, il calmait les discutailleries de notre "poulailler", nous traitait de poules caquetantes ou de coqs paradant, parlant surtout pour nous faire valoir, puis reprenait le dessus de sa voix grave et calme et monologuait, mais jamais plus de 10 minutes, sans papier, nous parlant du monde et de la vie. Pour lui, nos petites vies étaient toutes orientées vers ce qu'il appelait le "grand Tout"... mais, même s'il se chuchotait que, de très bon matin, avant de venir au lycée, il passait une heure dans une église tôt ouverte du quartier des Terreaux, près de chez lui, pour méditer ses cours dans le silence, jamais il ne nous parlait de Dieu... se disant seulement disciple de Lévinas, qu'aucun d'entre nous n'avait lu... Un mystique, le seul qui nous ait mené à penser... et pas seulement à apprendreou à bachoter. Beaucoup de nos secrets lui étaient confiés à ses heures de permanence, depuis la copine qui a dû avorter en secret de ses parents jusqu'à celui qui s'interposait entre son père alcoolique et sa mère ou petites soeurs...  Il est même devenu quasiment le vrai père de certains. Je lui ai raconté ma petite vie au Canada, et il était content.
Un prof quoi, mais un vrai !

Je ne mets pas d'image, juste un texte rédigé chez moi sur ma clé USB, ezt que je "porte" 2 étages au-dessus, chez mes voisines pour remplir le cadre de saisie de Cow. sur leur ordi... mais là, leur ordi charge en même temps un film sur Emule... Je répondrais plus tard aux coms quand la connexion ADSL sera rétablie chez moi... Et bon courage à ceux qui préparent des exams !

Mardi 1er mai 2007 à 11:45

Il est mort après avoir partagé avec tous sa joie de vivre.
Pour chanter, il faut des poumons et du souffle :
il a voulu défier la maladie par là où elle l'attaquait !
La muco a gagné: mais son exemple reste.
Merci à toi Gregory !
Sur Cow, plusieurs blogueurs ont des maladies rares ou génétiques.
En général, ils se cachent derrière de l'humour et le rire !
Tel le muguet, fleur éphémère qu'il faut offrir le seul 1er Mai,
la vie est brève pour certains, printemps si vite passé !
à défaut de ton fruit, offre-moi ta fleur,
elle est si belle et sourit si bien...


Dimanche 16 octobre 2005 à 20:00


Pix de Picasso, période bleue :"La mère et l'enfant à la mer"
Elle lui expliqua que les adultes avaient peur de toutes sortes de choses, de vieillir,
de mourir, de ce qu'ils n'ont pas vécu, peur de la maladie, peur parfois même du regard des enfants, peur qu'on les juge…
 « Tu sais pourquoi on s'entend si bien, toi et moi ? parce que je ne te mens pas,
Que je te parle comme à un adulte, que je n'ai pas peur : j'ai confiance en toi… »

Lili (la maman) emmena Arthur (l'enfant) au port, à leur barque, pour pêcher.
 « Allez, rame, mon chéri ! »  L'esquif s'éloigna du bord au fur et à mesure que le petit garçon peinait sur les avirons. Lili avait déjà sorti les palangrottes du panier et appâté les hameçons.
Ils étaient tous 2 assis face à face, silencieux …
Elle le regarda intensément et lui demanda d'une voix inhabituelle ; « Arthur, tu sais que je ne sais pas nager ! Que ferais-tu si je tombais à l'eau ? » « Je viendrais te chercher ! », répondit l'enfant. Lili se mit aussitôt en colère : « C'est stupide, ce que tu dis ! » Arthur resta figé par la violence de la réponse !  Lili criait : « Seule ta vie a de l'importance, ne l'oublie jamais et ne commets jamais l'outrage de jouer avec ce cadeau unique ! Jure-le ! » « Je le jure ! » avait répondu l'enfant apeuré. « Tu vois » dit-elle en se radoucissant « que tu me laisserais me noyer ». Alors le petit Arthur se mit à pleurer. Lili recueillit les larmes de son fils du revers de son index. « Si je tombais à l'eau, tu ne te jetterais pas pour me sauver, ce serait une bêtise. Ce que tu ferais, c'est me tendre la main pour m'aider à remonter à bord, et si tu échouais et que je me noyais, tu aurais l'esprit en paix. Tu aurais pris la bonne décision de ne pas risquer de mourir inutilement, mais tu aurais tout tenter pour me sauver »

Tandis qu'il ramait vers le rivage, elle prit la tête du petit garçon dans ses mains et l'embrassa tendrement sur le front : « Je t'ai fait de la peine ? »
 « Oui, tu te noieras jamais si je suis là, et je plongerai quand même dans l'eau, je suis bien assez fort pour te ramener ! »
Lili s'éteignit quelques mois plus tard, aussi élégamment qu'elle avait vécu. Au matin de sa mort, le petit garçon s'était approché du lit de sa mère : « Pourquoi ? on était si proches, pourquoi ne m'a-t-elle pas dit au revoir ? » L'homme posa ses mains sur les épaules de l'enfant : « Elle n'a pu faire autrement, on n'invite pas la mort, elle s'impose ! »

Extrait « adapté » de Marc Lévy « Et si c'était vrai », (Pocket, p.151)

 
Dédicace 
pour toi, Lorène, qui souffres... et tous ceux qui  ont perdu leur  mère

Dimanche 9 octobre 2005 à 9:12



1er
anniversaire mensuel de mon nouveau cœur !







9 Septembre : il y a un mois,
on me descendait, endormie, au blog opératoire. On m’incisait la poitrine, pour
l’ouvrir, écarter les côtes, on descendait la température de mon corps à 24°,
on dérivait mon sang vers une pompe cardiaque extracorporelle. On coupait mon
artère aortique, on incisait mon cœur pour en disséquer une valve…On me
« cousait » un nouveau morceau d’artère, on me cousait dans le cœur
une nouvelle valve en fibres de carbone… on fermait la cavité thoracique et on
me « rebranchait » sur mon cœur « refait ». 2 jours de
« réanimation », 3 jours pénibles dans mon lit d’hôpital, tuyaux,
sondes, etc.

8 Octobre :
hier, de chez moi, j’ai pédalé sur mon vélo jusqu’au Centre-Ville,
participer aux animations et joies d’un samedi après-midi sous le soleil….
Aller-retour sans problème, alors qu’en Juillet, sur mon île, le même trajet
m’exténuait, et j’avais des étourdissements. Depuis, ce marteau-pilon, discret
mais tenace, qui frappe dans ma poitrine.

Hier à la télé, ce matin à la radio :
25000 morts au Pakistan, un village entier englouti dans la boue au
Guatemala , des africains abandonnés volontairement dans le désert du Sahara
pour qu’ils y crèvent enfin dans le silence et ne viennent plus mendier aux frontières
de notre Paradis Européen.

CLOCHARDE CHANCEUSE
que je suis ! ma chance de vie, je la mendiais, et le sort, aidé par le
savoir de mon grand Loup Blanc et de son équipe, me l’a donné… petite
occidentale heureuse née dans un pays aux hôpitaux si experts…


J’ai tiré le bon billet du Loto de la
vie !


Mais ma « chance » a un goût si amer … face
au malheur d’autres !



En pix, dessous,cette
reine de cœur folle
,

image trouvée ici


www.yoon-art.com/Reine_popup.htm

J’y ai
vu l’image grinçante du LOTO FOU de la vie








Mardi 5 juillet 2005 à 8:54

Si Cà arrive, l'accident dans la poitrine, j'ai 5 à 10% de chances de survie
(Grand Loup Blanc me l'a dit : voir textes antérieurs)

Ces 5 à 10%, si j'en profite, ce sera sûrement grâce à lui,
Mon Pompier, celui qui me soulèvera du lit, me prendra dans les bras
Vite l'ascenseur (trop lent !), lui et son équipe, dont le conducteur,
Hurlant à travers les rues de la ville, grillant les feux rouges avec adresse…
Plus un pompier seulement, un Ange Gardien, que j'imagine jeune et beau
Athlétique , peut-être le dernier homme qui m'étreindra vivante !
Je m'étais jurée que dans mon blog, il y aurait quelque chose sur les Pompiers !

Leur devise : Sauver ou Périr
Partout  en ce moment, à la télé,
Pour les caves et rues inondées
Ou les feux criminels ou imprudents,
Découpant les tôles de la voiture broyée par l'accident,
… ou sauvant le petit minou que des gamins inconscients
auront fait grimper au sommet d'un arbre !
.. ou enfumant les nids de guêpes de l'été…
Mangés à toutes les sauces nos pompiers !
A pied, en ambulance, en Canadair, en Hélicoptère,
Médecins, ou pilotes, ou simples sapeurs,
Mais tous
Sauveurs

On connaît le nom de nos acteurs, musiciens, peintres, architectes
De nos savants et écrivains, …et bien sûr de nos politiciens !
Nos pompiers, eux, restent le plus souvent anonymes…
Et pourtant, qui risque sa vie pour les autres ?
Bénévolement, le plus souvent !
(Et dire que certains, de nos âges, brûlent des voitures
Pour le plaisir de les faire venir…et de leur jeter des pierres !)
Le 1er blog sur lequel je suis tombée, dans CowbBoysGirls
C'est celui d'une fille qui était fiancée à un jeune pompier…
Ce doit être beau, d'être fiancée à quelqu'un qui a un idéal,
On doit être deux fois plus amoureuse…!

Lundi 13 juin 2005 à 15:18

ou Z²... au choix...
on s'est échangé des tonnes de mail
(quand Internet voulait bien marcher)
mais on s'est jamais vues....
Ben non ! des centaines de volcans nous séparent !
Elle vers la mer, moi vers la montagne !

Elle sportive, ki fait de la compèt
é moi ki n'ai pas le droit d'en faire...
A partir d'1 com sur 1 de ses blogs,
on a fait connaissance...

A² (ou Z²...mdr!) je me rappellerai toujours
de ce mail d'une grande page où tu m'as décrit
un de tes matchs, à moi ki n'y connais rien au tennis.
Tu étais crevée, tu devais faire un autre match 3 heures après
et pourtant, tu m'écris une bafouille d'une page !
toi, la sportive, à moi l'interdite de sport.
J'avais ce jour là le moral à zéro
Tu me l'as regonflé de loin !

Du coup, moi ke le tennis à la télé ennuyait,
j'ai regardé Mary Pierce, cette grande dame du tennis,
perdre avec le sourire... et j'ai pris une leçon de sourire.

Comme tu le dis si bien sur 1 de té blogs,
"QuAnD On A
1000 rAiSoNs De PlEuReR,
iL fAuT tRoUvEr
1001 RaIsOnS De SoUrIrE"

Samedi 11 juin 2005 à 18:41

Oh, toi le clown, au nez rouge, à la tête enfarinée
Toi, bénévole étudiant ou autre, qui viens à l'hôpital
Amuser les enfants malades, les distraire de leur mal
Chapeau, et merci pour ces petites têtes bandées !
Mais, parmi ces enfants, moi ado, je sais que j'y serai... à mon heure
Une ado n'est plus une enfant ! Elle sent et ne supporte plus
La pitié, l'amusement puéril, la commisération qui pue.
Pour cette ado, toi le plein-de-santé, ne crains pas de jouer le séducteur !
Qu'elle sache, elle malade, qu'elle peut encore être aimée
Comme une jeune fille, même si elle ne peut se maquiller
Ni même se peigner comme elle aimerait. A cette jeune aînée
Toi, le clown, apprends tes trucs pour faire rire, apprends-lui à clowner
Durant les tristes mois de vacances, si elle va mieux,
Alors, forte de tes leçons, elle te remplacera auprès des petits
Grande soeur malade, mais grande soeur avant d'être malade !
Sinon, ton nez rouge et ton air enfariné lui paraîtront sinistres !

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