Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Sentiments étranges

Lundi 22 août 2005 à 16:22


Je me sens toute bizarre en ce moment...comme suspendue dans le temps,
entre un avenir proche que je crains et la fatalité du présent qui m'étreint...
Mon corps lui aussi est flottant, fatigues et étourdissements
Je veux croquer ma vie ...mais, parfois, je la vomis !
Faire comme tous ceux de mon âge, courir, danser, insouciante et volage !
Mais, debout un moment, je vacille, ma vue se brouille, je suis bateau ivre !
Comme suspendue au dessus de moi, je m'étonne de ce corps
qui a froid en plein soleil d'Août, de mes pas lents, petite vieille avant l'âge !
J'écoute mon moteur qui s'affole, dedans.
Je me dis parfois que je m'écoute trop
Mais la fatigue revient au galop et la nécessité de faire une heure au lit
parce que, lui, le corps, est flappi, moi qui déteste les siestes !
Je n'ai plus peur, j'essaie d'oublier !
"chacun son avenir"... Résignée...
Cette photo là-haut ! coquille d'oursin vide... il vivait sa vie d'oursin !
Pourquoi lui ? Pourquoi pas encore moi ? Tant de destins !
C'est la grande roue impitoyable de la vie !
Je vivais dans le rêve, dans la frénésie !
Mon corps fragilisé me rappelle ma finitude... Souvent j'ai peur...

Vaincre la maladie

1 crotte colorée ! merci !

Une date qui me fait peur...

Mercredi 17 août 2005 à 12:53




Cà y est !
je sais quel jour le Loup Blanc m'ouvrira la poitrine
Pour remplacer les tuyaux et les soupapes qui vont mal.
Le 6 septembre, je rentre à l'hôpital,
Le 8, c'est l'opération.
Et pas de sortie avant 11 jours, au mieux
avec sans doute séjour forcé en maison de convalescence
ensuite.... Nouvelles froides...
comme cette lampe de bloc opératoire
en haut... J'essaie de ne pas trop y penser

Vaincre la maladie

3 crottes colorées ! merci !

Alors, tu plonges ou tu plonges pas !

Mercredi 17 août 2005 à 12:16



Photo de vacances...
Sur la digue du Trech,notre piste de départ pour le kayak,
notre plongeoir, notre spot de rendez-vous le soir,
Tout au bout de l'île, notre petite plage privée,
Loin des plages plus vastes et moins intimes.
Il est 18h30, la fin d'une belle journée.
L'heure où la mer se fait tiède...
Dernière baignade avant le diner...
Je veux plonger, et pourtant 5 fois je recule
Au dernier moment....J'ai peut-être plongé 100 fois
à cet endroit précis...mais, ce soir, j'ai peur.
Depuis quelque temps, j'ai froid dans l'eau...
Mais, j'en suis sûre, là n'est pas l'explication !
Dégoûté de m'attendre, mon petit cousin sort de l'eau,
retourne à son moulinet de pêche. "Fillette ! va" doit-il penser
Alors que je lui ai appris à nager ! Je régresse, c'est vrai,
çà ne peut pas être moi, cette photo d'une fille qui a peur !
Sur la terre ferme, le photographe s'impatiente :
mon plongeon, il le veut sur sa pastille numérique,
et 5 fois je l'ai déjà "feinté" ! La 6ème fois fut la bonne,
mais déjà je suis sous l'eau, et la photo d'en bas montre
que, ce soir-là, je n'ai réussi qu'un plongeon "cassé".
J'ai nagé un long moment, comme pour me racheter,
Me réconcilier avec la mer que j'avais snobbée.
Quelles peurs irrationnelles avait-elle éveillée en moi ?
L'Océan est profondeur de vie, mais aussi de mort.
Sa mouvance, sa puissance, ses courants,
qui nous emmènent si l'on ne sait ruser avec lui,
Image de la Vie qui vient et va, et ma petite vie,
dans ce grand courant, n'est que pitchenette !


Vaincre la maladie

5 crottes colorées ! merci !

Lueur frêle d'une bougie

Jeudi 7 juillet 2005 à 22:09

Ce sera mon Avatar, pendant que ce blog se repose ,
Et moi aussi, à 750 kms de mon ordinateur
J'aime les bougies, elles symbolisent tant !
Autrefois, avant que la fée Electricité n'impose sa loi  
De lumière presque implacable, de néons froids,
La bougie,
chaude et vivante, nuançait les visages
Laissait les ombres tapies toutes autour d'elle.
>Elle éclairait,mais ne s'imposait pas, flamme fragile
Aux courants d'air, il fallait parfois la protéger de la main
Elle s'éteignait, une fois la cire consommée !
Image de nos vies, lueurs fragiles elles aussi, qui se consument !
Chassant la bougie, l'homme a chassé cette finitude
Qui l'effraie tant…  Il vit une illusion d'immortalité
La lumière crue l'empêche de voir la réalité !
Il nie ce qui l'attend, sa décrépitude !

 Tant que cette bougie vacillera, en haut à droite,
C'est que la lueur d'espoir vit toujours en moi, Même éloignée…
S'il y a mon visage dans la brume,
C'est que je suis revenue ici, près de mon ordi.
Et si c'est l'image de la GalactikGirl qui revient,
Alors, Adios Amigos ! Rendez-vous dans les Etoiles 

Vaincre la maladie

6 crottes colorées ! merci !

Mon bois secret...

Dimanche 3 juillet 2005 à 13:01

Mon bois secret
Tous les soirs, depuis 3 ans, je m'y rends !
Avant d'entrer dans l'angoisse de la nuit, je file dans mon bois !
C'est mon tranxène à moi ! un petit truc que je me suis inventé !
Chacun ses marottes, hein ! Chacun sa peluche !
Fermez les yeux ! Suivez-moi !  nul ne doit connaître le sentier d'accès !
Passez à gauche de la vieille chapelle, là dans les sapins…
Descendre cette sente jonchée de feuilles, un peu abrupte Pour arriver au fond du val, là où chante le ruisseau !
Un pont de bois vermoulu : attention, ne pas le franchir de suite
D'abord, s'habiller, pour entrer dans le bois secret !
Sous le pont, de grandes pierres plates : mon dressing !
Tout quitter des habits, des soucis du jour ! personne n'épie !
Revêtir la tunique, tissée de feuilles de châtaigniers
(châtaignier : point d'araignées, ni d'aoûtats, ni de tiques !)
les pantoufles d'écorce de chêne-liège, si tendres au pied
Cà y est, te voilà armée : maintenant, tu peux franchir le pont !
De l'autre côté du pont, rempart impénétrable, un énorme buisson de ronces :
Mais j'ai ma formule magique ! (secrète, hein !) : merveille, s'ouvre devant moi le tunnel verdoyant… quelques mûres noires grappillées au passage
Au bout du long tunnel, la clairière, verte, fleurie, ensoleillée !
Derrière moi, le tunnel s'est refermé !
Seule ? non pas ! Tous mes amis sont là : écureuils, oiseaux, papillons !
Les écureuils, ma garde rapprochée : toujours un petit sachet
De friandises pour eux, descendus de leurs frondaisons.
Ils iront chasser la pie ou le geai qui crient trop fort et risquent de me réveiller.
Car je vais vers mon lit de mousse, là-bas sous la grosse pierre en surplomb :
dormir tout mon soûl, loin des peurs, des angoisses.
Vous riez ? vous vous moquez ? Ignorants de ce que vous perdez !
Depuis 3 ans, mon bois secret est le refuge de mes nuits,
Mon antidote, mon médicament, mon tranquillisant du soir
Que j'emmène partout… et je l'emmènerai même à l'hôpital ! 

Vaincre la maladie

5 crottes colorées ! merci !

Mon méchant loup est BLANC !

Vendredi 1er juillet 2005 à 17:11

 
Voilà… j'en sors ! je l'ai vu, le grand méchant Loup
 Surprise ! Il est tout BLANC ! un Loup blanc !
 Souliers blancs, pantalon de peintre, veste blanche
Et cheveux brosse itou, petites lunettes or blanc
(dont une au milieu pour moi, la proie… !)
Examens, radio, cd de scanner, d'IRM, moi toute nue
Sur radio celluloïd, sur CD, devant lui sur sa table ! 

A la fin, la SENTENCE  !  Ce sera début Septembre
Loup Blanc préfère que je sois un peu plus grasse
Plus reposée, plus fraîche, plus appétissante, quoi !
Ouf ! les vacances ! je les aurais !
(Lui aussi part en Août… oui, un loup en vacances !)
Déjà çà de pris, de sauvé !

A la fin, m'ont tous regardé, moi, la petite chèvre !
Mon avis, ce que j'en pense ?
Comme si on me laissait le choix ! ! !
Alors j'ai osé parler… Les bras bien serrés sur ma poitrine,
J'ai demandé comment… 
ON ME DÉCOUPERAIT ?
Et là un gros mot, méchant et savant : STERNOTOMIE !  
J'ai retenu le mot… surtout le geste : de haut en bas sur la poitrine !
(Cà laisse quoi comme seins, çà , STERNOTOMIE ?)
 Et, pour finir de me rassurer, il m'a dit
Que tout serait recollé à la COLLE BIOLOGIQUE !
De la colle toute nouvelle, magique, le bonheur des chirurgiens !
(jamais vue à Auchan ni Carrefour pourtant…peut-être à la rentrée, avec les bâtons UHU ?)

Je suis repartie de la tanière du Loup Blanc,
A travers les grands couloirs blancs de l'hôpital
Et les portes blanches automatiques qui faisaient « chuit ! »
Avec des idées NOIRES plein la tête !

 

Chez moi, vite le Larousse : y a pas STERNOTOMIE
< Y a seulement STERNUM (le bréchet des …  poulets) !
Alors vite Google…: "" ??? Bon, âmes sensibles,
N'y allez pas, c'est GORE et GLAUQUE !

Vaincre la maladie

7 crottes colorées ! merci !

Ptite chèvre aiguise ses cornes !

Vendredi 1er juillet 2005 à 8:46


Ce matin, la petite chèvre aiguise ses cornes !
>Ce matin, elle va voir le grand Méchant Loup !
(lisez mon texte du 15 Juin) Cà pourra pas se passer comme à l'oral de Français
Mes cornes pour le piquer !  pas les yeux, il est trop cruel !

Et petite chèvre rêve d'un petit peu de vacances
Une île l'attend, au large de la Bretagne
Au bord du Golfe, qui se vide et se remplit,
Au rythme des marées jamais lasses de leur manège
Ah les ptits déj de 9h, au soleil déjà chaud,
Dans la clairière où passent les faisans fiers
Avec ce petit oiseau effronté qui vient sur la table
Réclamer ses miettes de biscotte, en piaillant
Ah l'eau puissante du courant qui nous emporte,
Baigneuses imprudentes, d'une digue à l'autre,
Dans les cris de joie.
Et… la ballade aux flambeaux Du 14 Juillet, et le bal sur la place,
aux musiques ringardes ou enfantines(faut pour tous les âges !)
et puis, kan les anciens et petits enfants sont partis,
Les sons qui font tripper et swinguer
Grand méchant Loup, ne me prends pas Maintenant,
pas tout de suite ! Laisse moi un peu de mon petit Paradis !

Vaincre la maladie

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La PIEUVRE !

Lundi 20 juin 2005 à 20:42


La Pieuvre ! elle est revenue l'autre jour !
Je la connais bien maintenant, depuis 3 ans qu'elle s'acharne sur moi ! ! !
Au début, il y a 3 ans, quand commencaient les symptômes,
J'ai hurlé, comme une enfant que j'étais !
Maintenant je ne hurle plus, hurler c'est céder à l'angoisse !
C''est céder à la Pieuvre… douleur et angoisse réunies
Çà tombe d'un coup, sans prévenir, on sait pas pourquoi !
Parfois en pleine journée, parfois la nuit,
1 fois le mois, 2 fois la semaine, on sait jamais !
Vite, quand elle commence à m'encercler les épaules,
A inonder mes côtes de douleur,
Vite s'étendre… Doucement, sur le lit,
Le moindre mouvement fait très mal
Respirer calmement, d'une main le bouton d'appel ou le téléphone
L'autre main sur le pouls, pour vérifier…
Et la petite pilule miracle, sur la table de nuit, mais ne pas en abuser !
La sentir venir, la BETE, la regarder bien en face,
Ne pas laisser s'étaler la douleur au delà de là où elle est
Sentir son bras gauche, pour vérifier que lui reste indolore.
Si elle se sent surveillée, la Pieuvre ne sort pas de ses frontières…
Elle ramone , torture, triture, paralyse le souffle…
Toujours respirer doucement… ¼ d'heure, la décourager, la PIEUVRE !
Voilà, assouvie, la bête s'en va, lentement, comme à regrets.
Aujourd'hui encore, tu ne m'as pas eue…
j'étais couchée, mais pas avachie.
Aujourd'hui encore, j'aurais un lendemain …
En attendant, je me sens sale, en sueur (car la souffrance fait suer !)
Comme violée….  Vite une douche !

Vaincre la maladie

7 crottes colorées ! merci !

Lettre d'une petite chèvre blanche à son grand méchant Loup

Mercredi 15 juin 2005 à 10:52

Lettre à Monsieur mon Professeur

Mr le Professeur,

Bon, j'ai  bien reçu votre convoc ... Dans 15 jours pile, on doit se voir.
(non, c'est pas pour mon oral de bac de français, c'est pas de la lèche!)
Bon, les profs (avec un petit p !), je connais... on se fréquente toute l'année.
A force d'avoir des choses à se pardonner réciproquement,
conneries de gamin(e)s, d'ados, de notre côté,
et notre manie de nous soutenir mutuellement en parfaite mauvaise foi
nous les élèves ( oui, la classe, c'est un clan, une tribu de sauvages, hihihi!),
et de votre côté vous les profs, vos tics répétitifs, manies de "vieux",
petits bedons proéminents, mauvais séducteurs (Mr Moijesai!), vous les mâles
souvent trop mal fagotées, ou trop "pin-up" à notre goût, vous les femmes...
depuis des années qu'on en a vu, des profs, et qu'ils nous voient, les élèves, on est blasé !
On connait les lois de la guerre, on se pardonne, on se fâche, on se réconcilie...
A la fin de l'année, les livres au feu, les profs au milieu !
(Bon, je pousse, je sais, souvent on se regrette mutuellement !)

Oui mais vous Monsieur le Professeur avec un grand P,
... là c'est pas pareil.
L'oral du bac, et les examinateurs, c'est de la gnognote,
à côté de Vous.
Vous, le grand Professeur de Médecine,
Vous allez avoir tous les droits :
celui de me supprimer mes vacances
(et de pourrir celles de mes parents, du même coup)
celui de décider qu'il faut m'ouvrir la poitrine
pour remplacer des tuyaux, des soupapes
me faire quitter mon lycée, mes amis,
pck je devrai aller longtemps en postcure,
mon lycée s'appelera le CNED
(mais cè moins drôle qu'un blog, il parait !)
je devrais devoir avaler des tonnes de drogues antirejets.
Je Vous connais pas, je Vous ai jamais vu...
Pour moi, Vous êtes Grand Méchant Loup
et moi la petite chèvre, toute blanche,
qui bêle, bêle, désespérément.
Bon je le sais, on me l'a dit, on me le répète :
 "C'EST POUR TON BIEN !"
et "c'est un GRAND SPECIALISTE, il est SUPER-COMPETENT !"
Oui, mais voilà, Monsieur le Professeur, SUPER-COMPETENT,
Soyez surtout SUPER-GENTIL, cachez bien vos grandes dents,
parce que moi, petite chèvre sotte, j'ai SUPER-PEUR de Vous !
Oui, je sais, je suis bête... Je me sens toute chèvre !
et je ne sais que chevroter !

Vaincre la maladie

15 crottes colorées ! merci !

Petits plaisirs à grapiller ...vite...vite...

Dimanche 12 juin 2005 à 10:06


 
Ce qui est rare est cher.. précieux...
De plus en plus, je me sens de passage...
Alors, il ne faut rien rater !
Ce que j'aurais loupé, je risque de l'avoir perdu à jamais...
Tiens, ce Dimanche matin, tiède,
nuages blancs bleutés, sans doute petites pluies ce soir
de la fenêtre, les feuilles vert tendre immobiles,
donc pas de vent, l'idéal pour le vélo.
Le vélo, mon seul sport non interdit,
Vite, miss, met ton short, ton maillot
Regonfle les pneus
Oublie pas ton appareil photo,
Il y a toujours occasion de grapiller
de belles tofs en route...
Vite, miss, entre cet écrit de bac avant-hier,
et les oraux dans 10 jours,
avant le grand lit blanc peut-être dans un mois
avant que ton coeur ne bloque,
il faut être gourmande,
se hâter de profiter de tout,
cueillir les fleurs de la vie qui s'offrent
car demain sera peut-être trop tard
demain ne sera peut-être plus...

Vaincre la maladie

10 crottes colorées ! merci !

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