Il faut savoir que cette procédure voulue et classique aux USA a un nom : le "Perp walk".
Le "Perp walk", voulue par les procureurs (aux Usa, les procureurs sont élus par le peuple) "au nom de la vérité dûe à la nation américaine", vise à contrebalancer médiatiquement l'image, peaufinée depuis des années, dont peut jouir un homme célèbre. C'est donc une opération "contre-médiatique" qui s'applique précisément aux gens de pouvoir ou célébrités.
Cette "honte médiatique" est imposée aux "suspects" de manière variable selon Etats ou circonstances.
En 2009, le "Perp walk" le plus suivi par les caméras fut celui de Bernard Madoff, directeur d'une banque importante de WallStreet, escroc de millions d'Américains.
Le prévenu,menotté et flanqué de 2 policiers, marche pendant un moment face aux caméras "convoquées" par le procureur.
"Lynchage médiatique" d'un côté de l'Atlantique, le "Perp walk" paraît "justice médiatique" de l'autre côté. La tradition date de 1986, donc de l'extension foudroyante des médias télévisés.
Ceci dit, toute faite au bénéfice des chaînes télévisuelles, cette tradition pose problème même aux USA
Un journaliste américain, Nat Hentoff, défenseur des libertés publiques, écrivait dans Newsweek en 1986 que "dans de telles circonstances, avec les mains menottées derrière le dos, même Mère Térésa semblerait extrêmement suspecte !"
au mépris parfois, il faut bien le dire, de la "présomption d'innocence" avancée sous d'autres cieux.
Mais le "public" aime cette humiliation publique des "puissants" ou "célèbres"...
... et le voyeur télévisuel est une bête dont il faut bien assouvir les besoins ... en toute démocratie !
Une "tradition" qui risque donc d'avoir la vie dure...