Chevrette Nomade

Il y a un an

Il ne se passait rien...

Dimanche 11 mai 2008 à 18:09

Il fait beau ce matin à Montréal, mais les nuits sont encore fraîches (-de 10°). Pourtant c'est bien le printemps, et il fera jusqu'à 20° 4 jours de suite.
J'ai débuté mes lectures de livres achetés par le plus gros : "Les bienveillantes". Je crois que je ferais un article sur ce livre, touffu et terrible. Le malheur, la mort systématisée par des hommes de pouvoir sur d'autres êtres humains est chose scandaleuse, écœurante. Lors des massacres hitlériens ! mais aujourd'hui aussi : ils seraient des dizaines de milliers à périr en ce moment dans les rizières inondées du sud de la Birmanie (nommée Myanmar ici). Les satellites voient le crime, mais l'ONU ne peut rien contre les tyrans birmans homicides, à cause du vote de la Chine qui refuse toute intervention humanitaire.
Impuissance collective, ou démission ?
Quand, après ces lectures, je me mets à lire certains blogs ici sur Cow, je me dis que certains blogs réussissent, en sussurant bonheurs ou malheurs imaginaires, à être aussi faux que des discours d'hommes politiques !
Ou est-ce moi qui évolue ? est-ce que je ne deviens pas trop réaliste !
Je ne réussis pas à être "incantatoire", saupoudreuse de rêves... Mes rêves, j'aime bien m'y réfugier toute seule, mais pas les partager" ; j'aurais l'impression d'être "fausse".
Les petits bonheurs existent certes, et je serai la première à croquer goulûment la framboise si elle se présente au creux du chemin...
Les grands bonheurs collectifs, eux, semblent rares... se réduisent au temps d'une célébration, ou d'espoirs post-électoraux, souvent déçus.
Le vrai bonheur suppose sagesse, renoncement aux plaisirs factices. Il se réfugie dans des groupes restreints, couples ou familles, et, discret, fuit les médias.
Mais les grands malheurs collectifs, meurtres ou délaissements de masse, pogroms racistes, tueries sectaires, sont légion. Notre planète en est rougie. Lecteurs ou spectateurs de médias devenus voyeurs, nous en sommes les spectateurs impuissants., mais avides aussi. Je me sens parfois malsaine à voir le malheur des autres. Une voyeuse sadique !
Un blog est souvent une sorte de rêve éveillé, une manière de "cantonner" la réalité, notre réalité, de la faire exister purifiée, en extirpant soigneusement la "mocheté" du monde extérieur !
Autruche tête dans le sable ! Au royaume des blogs, les borgnes peuvent être rois !
Cet article a été rédigé avant ou pendant qu'un tremblement en Chine n'élimine 10.000 humains...

Dimanche 4 mai 2008 à 0:59

J'ai acheté 2 éditions de poche : "folio":
Jonathan Littell - Les Bienveillantes  - Folio (1400 pages !)
François Vallejo - Ouest  - Points(239 p.)
... et, même si je l'ai déjà lu l'été dernier, j'ai acheté aussi de Muriel Barbery, L'élégance du Hérisson, que je veux relire...

Lire pour les études, pas pareil que lire pour le plaisir !
Lire pour les études, c'est lire pour retenir, savoir, emmaganiser ... comme on mange des pâtes, du pain ou des patates pour se nourrir. On oublie souvent après, comme tout pensum imposé. Des livres qu'on déteste souvent à l'avance, tristes manuels...
Lire pour le plaisir, un choix, comme d'un gâteau dans une pâtisserie ou d'une glace chez le marchand de glaces. Déjà le plaisir d'aller choisir le livre en librairie, d'hésiter, de le reposer en rayon puis de le reprendre, de lire quelques pages en douce pour vérifier qu'on aime... Aller dans une librairie, pour moi, c'est presque sensuel ! Et lire, quand une phrase ou l'épisode d'un roman ou la description d'un lieu m'emballe, çà veut dire aussi fermer les yeux, poser le livre, recréer dans ma tête ce que je viens de lire, perdre du temps à en rêver, ou me répéter une tournure de phrase qui me plaît. Temps perdu, temps gagné !
A partir de la terminale, à cause du bac, et ici à l'Université, on ne nous laisse plus le temps de lire pour le plaisir. La lecture doit être "rentable", faire de nous les bons petits travailleurs du capitalisme que l'on nous demande de devenir... J'ai l'impression que l'on m'ampute du cerveau droit !

Jeudi 20 mars 2008 à 18:30

Je suis étonnée du retentissement international de la mort de Mme Chantal Sebire. Elle est la française dont ont le plus parlé les média anglophones et nord-américains hier ou aujourd'hui, aussi bien Abcnews  aux USA que TIMES en Angleterre ou ce matin Cyberpresse  au Canada. Avec des photos terribles de son visage déformé par la maladie.
"She described how children ran away from her in the street"
Etre une maman (3 enfants et une fille encore jeune) et voir les petits enfants effrayés se sauver dans la rue quand on va faire les courses ! Comme je comprends ce désir de mourir : le cancer incurable dont elle souffrait, le «esthesioneuroblastome», est extrêmement rare (200 cas recensés dans le monde en 20 ans). Et les médicaments antidouleur inefficaces.
Je suis contente de savoir qu'elle a enfin trouvé la délivrance de ses souffrances.
On peut s'interroger sur la "justice" humaine : après avoir lâchement refusé de lui permettre une mort digne, entourée, ce qu'elle demandait, les autorités, justice et police, ont envahi son appartement après sa mort pour chercher le "meurtrier" éventuel, celui qui aurait "aidé" cette maman dans l'extrême souffrance à mourir.
Mais qu'ils laissent donc ses enfants l'enterrer en paix !
Je comprends pourtant qu'en France et ailleurs on veuille à tout prix respecter le droit à la vie : un "droit" à l'euthanasie active serait un terrible risque, pour des milliers de personnes dépendantes, qui pourraient signer, sous la pression, un droit à ce que quelqu'un leur procure la mort en tout impunité ! Ou même en toute tendresse ! je pense à des parents qui ne pourraient supporter voir la souffrance de leur enfant malade.
Comment permettre l'exception sans en faire une règle  ?

Je suis dans une université anglophone qui respecte les "holy days" (fêtes de Pâques). Donc congés depuis le "Good Friday" (demain matin) jusqu'à Mardi matin. L'hiver prolongé (3 semaines encore avant de voir le thermomètre monter au dessus de 5°) va occuper ce long week-end en révisions ou rédaction des derniers "papers", pour les examens de fin d'année (mi-Avril)... et je viens de voir sur la météo qu'en France, le temps est moche aussi ! Bien fait ! (j'étais trop jalouse du printemps français !)

Mardi 11 mars 2008 à 18:39

J'aime découvrir des blogs où l'écriture est jeu
... plaisir de s'exprimer, plaisir de jouer des mots..., (les mots sont armes contre les maux...)
mots-fléchettes, mots-papillons, mots-cris, mots-en-torrents, mots-scato, tous jeux-de-mots,
exutoires ludiques contre l'ennui, le stress, tags sur murs cybernétiques...
plaisir de se soulager, car un blog peut être chiasseux, et pourtant çà ne salit pas, ni ne pue.
Il en est, sur Cow, qui jouent admirablement de leur écriture, avec tact et humour,
pour suggérer lassitudes ou souffrances, mais n'en abusent jamais.
A nous de lire entre les lignes, de faire jouer l'empathie.
Lire un blog en essayant d'entrer dans l'esprit de celui qui écrit,
dans la trame un peu floue de ce qu'il nous laisse deviner...
mixte de notre interprétation objective des mots et de la projection de notre propre vie,
jeu menteur  ! (je me fais souvent "avoir") mais fécond pour le lecteur.
Lecteur(rice) de blogs, on est toujours un peu vampire, séduit et gourmand :
à travers ses mots, c'est un peu de son sang que l'auteur d'un blog nous laisse à sucer,
et ce sang, s'il est bien dit, est souvent une drogue addictive.
Jeux d'écriture, vies en pièces détachées, je te lis, tu me lis,
humour tendre, ironie légère, pour oublier le poids du temps...
souffrances qui se devinent sans se dévoiler,
joies qu'on aimerait partager, amours en fleur ou en charpie
interdits qu'on n'ose explorer, un blog nous donne tout çà en mots.
Si nous étions tou(te)s peintres ou dessinateurs doués,
les blogs formeraient une immense mosaïque sinistre ou chatoyante.
Lecteurs avides, qu'y cherchons-nous, sinon notre propre reflet ?
 

Jeudi 6 mars 2008 à 19:01

Des questions étranges me trottent par la tête, parfois ! dont celle-ci, surgie en parcourant des blogs sur Cow :
est-ce que AMOUR et HUMOUR sont des frères ennemis ?
Bon, je veux bien comprendre qu'une amoureuse, déçue par manque de textos de son amoureux
(parce qu'il joue à ce truc, la Wiiiii !) et qui prépare juste maintenant un examen, soit stressée et triste...
Mais en dehors de çà, si on est amoureuse, doit-on perdre tout sens de l'humour ?
Est-on une AMOUREUSE INDIGNE  si on ose rigoler...
Ce qui m'ennuie, dans les blogs amoureux, c'est qu'ils sont souvent mélodramatiques !

Mardi 4 mars 2008 à 19:37

C'est un esprit, un tout petit esprit... Un esprit follet, qui volète partout, par monts et vaux.
De temps à autre, fatigué de voler, il se pose quelque part, une branche, un bord de gouttière,
un sommet de lampadaire... et il observe. Comme tout esprit, il est transparent et nul ne le voit.
Aussi léger qu'une plume, il lui arrive même de se poser sur la tête de gens, qui ne le sentent pas.
Il est sans voix, insonore, cet esprit , mais il a un don à nul autre pareil :
à ceux sur la tête desquels il se pose, il fait dire ce qu'ils n'oseraient jamais dire,
et que pourtant ils enferment en eux, secrets inavouables ou passions non déclarées.
Il lui arrive de faire parler par la bouche des vivants des ancêtres morts.
Ou encore de faire hurler des gens au calme impressionnant,
ou de faire éructer de jurons grossiers un personnage haut placé.
Ce petit esprit est coquecigruesque... Je l'ai déjà surpris dans la bouche d'autrui,
cet esprit incongru ! J'aimerais souvent qu'il se pose sur mes cheveux,
et me fasse parler, énoncer certaines ignominies que ma politesse réprouve,
hurler certaines fatigues rentrées, battre la chamade en révolutionnant le monde !
Il ne m'a pas encore envahie, du moins je ne crois pas, mais je l'attends.

Samedi 9 février 2008 à 22:33


Je n'écris plus sur mon blog : JE COLLE... des futilités !  (comme l'article "météo" dessous !). Et pourtant j'ai des dizaines d'articles ou de projets en cours ! Mais il y manque le coeur, le style, la motivation... Des choses ne vont plus dans ma vie
(comme ces pilules, pourtant vitales pour mon coeur, que j'ai "oublié" de prendre hier soir ! Actes "manqués" ! )

Tout se passe comme j'étais une mécanique qui "produit"... ce qu'on lui demande de produire (et on nous en demande !).... et c'est lassant.
Le problème, c'est le SENS ! le sens de ma vie, le sens de ce blog. Je le cherche...
Je crois que je vivrais après-demain ma majorité, ces 18 ans, comme un deuil. Deuil de ce que j'ai de plus précieux, deuil d'une certaine insouciance. Une illusion qui s'envole, celle de l'enfance, de la jeunesse qu'on s'imagine éternelle. Après-demain, l'enfant, l'ado seront mortes...
Je sais bien que ce ne sont là que dates artificielles ces "anniversaires", et droits illusoires que ceux que confère la "majorité".  Symboles sociaux de pseudo-stature !
Alors pourquoi se soucier d'une "étape" chronologique ? J'ai peur sans doute que le "symbole" ne m'atteigne plus profondément que je ne voudrais. Peur de me prendre trop au sérieux, peur de ne plus avoir le droit de rire, peur de perdre l'envie de rêver...
Je crois que si je reste sur Cow, c'est surtout envie de lire, de lire les rêves des autres, et de retrouver, à travers les lignes des plus jeunes que moi, ce que j'ai peur de perdre.
Les plus de 18 ans, on les nomme de ce mot que je trouve "horrible" : ADULTE !
Horrible, parce qu'après "ADULTE", il n'y a plus rien ... Si, il y a "VIEUX" !
Mais heureusement, avec ADULTE, il y a aussi "parents" et donc "enfants"
Bon, la météo s'est toute trompée aujourd'hui : ni soleil ni neige ...
Mais sur la patinoire, les enfants tournent, oubliant qu'ils deviendront eux-aussi des adultes...

Vendredi 1er février 2008 à 20:07

La planète suivante était habitée par un buveur.
Cette visite fut très courte, mais elle plongea le petit prince dans une grande mélancolie:
"Que fais-tu là?" dit-il au buveur, qu'il trouva installé en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines.
"Je bois", répondit le buveur, d'un air lugubre.
"Pourquoi bois-tu?" lui demanda le petit prince.
"Pour oublier", répondit le buveur.
"Pour oublier quoi?" s'enquit le petit prince qui déjà le plaignait.
"Pour oublier que j'ai honte", avoua le buveur en baissant la tête.
"Honte de quoi?" s'informa le petit prince qui désirait le secourir.
"Honte de boire ! "acheva le buveur qui s'enferma définitivement dans le silence.
Et le petit prince s'en fut, perplexe.
Les grandes personnes sont décidément très très bizarres, se disait-il en lui-même durant le voyage.
Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry

Fin de semaine, Vendredi soir
Certaines, même étudiantes, veulent oublier comme çà !

et je me sens petite princesse mélancolique...

Jeudi 24 janvier 2008 à 19:56

"Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, de chier des diarrhées infinies, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage..."
"L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis, parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle ! Pire, ils cherchent chacun le beau rôle ! Théâtre, comédie, mensonge ! Il n'y a pas de sécurité en amour, parce que chacun,homme ou femme, pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimé tel qu'il est . Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi, et constamment renouvelé.
Une amitié, c'est une vérité qui s'impose ! L'amitié est nue, l'amour fardé !"  
Eric-Emmanuel Schmitt, La Part de l'autre (Le Livre de poche, n°15537)

Lundi 14 janvier 2008 à 19:59

LUNDI : Il neige depuis 6 h. du matin... et çà semble parti pour une grosse "bordée" de blanc sur la ville !
Je suis contente parce que c'est quand même mieux qu'une pluie froide...
et de nouveau les rues deviennent magiques !
J'aime le blanc frais et tout naïf des flocons qui se lancent avec confiance...
Post-edit Mardi:        Dommage que çà ne dure pas longtemps !
parce que la ville ne supporte pas la neige blanche
Aujourd'hui, 24 heures après le début de cet article, (hier, j'ai tout raturé)
La neige est devenue çà, la photo en dessous, qui date d'il y a une demie-heure...

là où passent les voitures, le gris, le sale "entre-deux noir-blanc"
Ainsi la naïveté du flocon blanc se fracasse-t-elle sur le pavé infernal des bonnes intentions !

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